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mardi, 12 octobre 2010 02:00

La Cretina Commedia

« La Cretina Commedia » constitue le quatrième album de ce sextet originaire de la ville de Maghera, dans le nord de l’Italie. Le style des Transalpins, embrouillamini de punk rock, d’alternatif, de ska et de musique festive traditionnelle, semble avoir été très largement influencé par l’album « Patchanka » des Français de La Mano Negra et par le ska-punk torride des hispaniques de Ska-P.

Lorsqu’aux côtés des guitares, basse et batterie punk rock de Dema, Ketto, Jesus et Nick, viennent se joindre le trombone et le saxo de Rizia et Cioro, c’est la kermesse au pogo garantie. Difficile de ne pas danser en s’envoyant dans les esgourdes, cette rondelle féérique.

Le côté fiesta rebelle est renforcé par des textes sociopolitiques interprétés dans la langue exotique de Ramazzoti, Cutunio et Berlusconi. « La Cretina Commedia » est, semble-t-il un album conceptuel basé sur la vie et l’assassinat d’un célèbre activiste sicilien, activement engagé dans la lutte contre la mafia, répondant au nom de Giuseppe ‘Peppino’ Impastato. Celles et ceux qui ne pratiquent pas l’italien, mais désirent toutefois s’imprégner du contenu des lyrics, pourront se rabattre sur la traduction anglaise, incluse dans le livret.

Amateurs de pizza, de punk, de ska, de folk, de world music et de révolution, ce disque est taillé pour vous !

mercredi, 06 octobre 2010 21:36

First Round (Ep)

Vendredi soir. Sur mon bureau, le bac de Cds à chroniquer est de nouveau plein. Je devrais, au minimum, en pondre trois ce weekend, histoire d’apaiser le rédac chef. Allez !

Commençons par un truc léger. Tyson Boogie et son Ep « First Round » par exemple. Sur ce coup-là, je devrais m’en tirer sans trop d’efforts. Cinq titres. Dix sept minutes de musique à écouter en tout et pour tout. Ce qui me laisse plus de quarante minutes pour écrire un truc vite fait. Facile en plus, un groupe originaire de Lille. J’avance quelques allusions à l’accent français (j’y reviendrai) et une blague à la con sur les Cht’is (NDR : on leur doit bien ça depuis le temps qu’ils nous gonflent avec leurs histoires belges). L’affaire est dans le sac et je peux passer à autre chose. Seulement voilà, mon calcul ne tient pas compte d’un facteur important : Tyson Boogie tue ! Et me voilà scotché à « First Round » tout le weekend, le doigt endolori à force d’appuyer sur la touche ‘play’ de mon lecteur toutes les dix-sept minutes.

Le Cd à peine enfourné dans le tiroir, et je tape déjà du pied. Pire, je ne le tape pas, je le prends. Et je ‘headbange’ comme un gamin sur « Never Confused », le brûlot qui ouvre la galette d’un riff aussi épais que mon bide (NDR : ben oui, j’ai 43 ans, je suis Belge, j’aime les frites et la bière, ça laisse forcément des traces). Tyson Boogie c’est Motörhead, AC/DC, Twisted Sister et Metallica dans la même casserole de moules. La guitare déchire, la basse dépote et la batterie arrache. Bon sang, mais qui sont ces mecs ? Un coup d’œil à la bio s’impose. Et là, je me marre. Parce que Kal (basse & chant), Chris (guitare) et Antoine (batterie) sont des rigolos. Leur biographie est hilarante ; ce qui est plutôt rare. Oh, je ne vous demande pas de me croire sur parole. Je vous en recopie juste le début, histoire que vous puissiez en profiter :

‘Au départ, Tyson Boogie devait être un groupe de reprise façon ‘Tribute To’
Cependant, pas facile de reprendre:
- du AC/DC (ben ouais on est 3),
- du Grand Funk (pas assez patriotes),
- du Twisted Sister ou du Kiss (le batteur supporte pas le fard à paupières),
- Black Sabbath (on est catho..., nan j'déconne!),
- du Trust (on dit Mérine ou Mesrine?),
- du Van Halen (pas assez souples),
- du Blue Öyster Cult (on préfère les moules).
Alors on a décidé de devenir fournisseurs officiels de riffs qui ressemblent mais qui ne sont pas….’

En lisant les chroniques de webzines français déjà recensées sur la (très amusante) page MySpace du combo, je suis assez surpris de constater que cette dernière phrase a été interprétée comme un aveu de plagiat (NDR : c’est simple, ils en parlent tous). Est-ce qu’assumer pleinement ses influences signifie plagier ? Vous viendrait-il à l’idée d’accuser Nashville Pussy ou American Dogs de plagier AC/DC ou Motörhead ? Moi pas. Néanmoins, les avis sont unanimes et j’ai un peu l’impression de ‘plagier’ mes collègues en affirmant que le hard rock de Tyson Boogie est aussi efficace que le direct du boxeur dont il s’est inspiré pour se choisir un patronyme. Du rock couillu et rentre-dedans, admirablement interprété par un trio ‘boute-en-train’, bien plus doué que ce qu’il ne laisse paraître (ah ces soli, comme à la grande époque).

Une dernière remarque cependant. Rien de personnel, puisqu’on pourrait l’appliquer à la plupart des formations hexagonales. Il faudra quand même un jour que quelqu’un explique à nos voisins que le ‘The’ anglais ne se prononce pas ‘Ze’. Réécoutez les classiques. Gillan ne chante pas « Smoke On Ze Water », Hetfield ne hurle pas « Hit Ze Lights » et Biff ne dit pas « Ze Eagle Has Landed ».

Vous connaissez l’histoire du Belge qui se fait engueuler par son rédac chef, parce qu’il a trois chroniques en retard ? Non. De toute façon elle n’est pas drôle. Faut que j’y aille. J’ai des trucs beaucoup moins drôles à écouter.

 

mardi, 05 octobre 2010 02:00

Black Space Riders

‘Nous sommes transportés dans une autre dimension, une dimension faite non seulement de paysages et de sons, mais surtout d’esprits. Un voyage dans une contrée sans fin dont les frontières sont notre imagination. Un voyage au bout des ténèbres, où il n’y a qu’une seule destination : La Quatrième Dimension’.

Cette phrase tirée du générique de la série culte des années soixante « The Twighlight Zone / La Quatrième Dimension »  résume parfaitement l’état d’esprit dans lequel il est nécessaire de se plonger pour profiter pleinement de l’écoute du premier album des ‘space-rockers’ allemands de Black Space Rider. Inutile de rêver d’un périple confortable, l’arrière-train calé dans le siège rembourré du poste de pilotage de l’‘Enterprise’ ou du ‘Faucon Millenium’, les Black Space Riders, sont des bikers cosmiques, ils arpentent la voie lactée tous feux éteints, au son tonitruant du doom rock sidéral.

Intéressé par la ballade ? Rien n’est plus simple. Un petit coup de ‘kick’ sur la touche ‘play’ de votre lecteur et vous foncez à travers l’espace intersidéral au guidon d’une ‘Astral Davidson’. Le moteur ronronne à la vitesse de la lumière, boosté par les divagations soniques de quatre Riders : JE (chant/guitare), SLI (guitare/chant), SAQ (basse/chant) et CRIP (batterie/percussions/chant).

« Space Bomb » donne le ton. Le début de votre périple sera heavy et psychédélique. Un démarrage envoûtant qui n’est pas sans rappeler les débuts d’un certain Monster Magnet. Etape suivante : une ligne de basse monstrueuse introduit le riff doom, ondulant et hypnotique de « Black pt. II Space In Black ». Soudain, la vitesse s’accélère et « Stoned Bikers In Space », dans un style coincé quelque part entre Motörhead et Black Sabbath, vous fait du bien où ça fait mal. L’ivresse de l’espace vous gagne et le tempo hypnotique de « Hide From The Spacelight » vous invite à planer comme sur un titre des Doors. « Black Book Of Cosmic Salvation Part 2: I, Black Space Messiah », évoque le désert rock de Kyuss. La froideur noire de l’espace interstellaire est aussi intense que l’aridité des immensités désertiques d’Arizona. Mais l’espace est aussi un lieu où règnent la violence et la haine. La basse attaque, sale et hargneuse (NDR : Darth Lemmy aurait-il un fils caché au sein des Black Space Riders ?) C’est « Voodoo Spaceship », un titre rageur qui ferait même pogoter Jabba Le Hut ! La fin de votre odyssée est proche. Tout au long de votre périple vous avez senti la présence d’Hawkwind, le célèbre pirate de l’espace. Sa patte cosmique vous fait encore vibrer sur « Ride On, Black Space Rider » et « Lonely Space Trucking Man ». Il est temps de revenir sur terre. « Space Trilogy Part 1, 2 et 3 », dernier hommage au heavy rock spatial de Blue Öyster Cult ferme sur vous la porte des étoiles.

Le disque est terminé. Votre voyage aussi. Il a duré une heure. L’une des plus belles heures de votre vie.

mercredi, 06 octobre 2010 21:06

Dreamsellers (Ep)

The Surgeries est un quatuor originaire de la région de Blois (Loir-et-Cher) qui allie le pop rock des années 90 à la new wave des années quatre-vingt. Donc, en principe, pas vraiment la tasse de thé de l’auteur de ces lignes. Sauf que, pour ces jeunes gens (NDR : je n’ai pas vraiment d’infos sur leur âge, mais, à vue de nez, la moyenne ne doit pas dépasser les vingt printemps), ROCK doit s’écrire en lettres majuscules.

En 2006, alors qu’ils sont encore au lycée, Sabine Quinet (basse et chant) et Pierre Simon (guitare et chant) se découvrent une passion commune pour le rock. Ils s’associent à Romain Lecomte (claviers) et Samuel Haudiquet (batterie) pour compléter le line-up des Surgeries. Suivent les étapes presque classiques vécues par tout nouveau groupe qui se respecte : reprises de titres connus (des Cure à Blink 182), compositions personnelles, participations couronnées de succès à des concours locaux, enregistrement d’un Ep et surtout de la scène, beaucoup de scène (120 dates, selon le web).

Enregistré partiellement chez nous au studio ICP de Bruxelles, « Dreamsellers », le nouveau MCD autoproduit est un véritable petit bijou qui laisse entrevoir un avenir plus que radieux aux Surgeries. Six bombes pop, ROCK et alternatives alliant les ambiances new nave des eighties (NDR : quelqu’un a probablement converti les 33 tours de Depeche Mode, de Siouxsie & The Banshees et des Cure trouvés dans la discothèque de papa sur son iPod) au son bien plus actuel de Radiohead, Coldplay ou Placebo. Et le résultat est bluffant.

Le chant, partagé en alternance par Sabine et Pierre est très réussi. Les voix se marient à merveille. Les refrains sont immédiats. Une seule écoute suffit pour les mémoriser et les aimer. Le duo de vocalistes est d’ailleurs tout aussi efficace dans le maniement (très rock) de ses instruments à cordes (NDR : écoutez la basse plombée de Sabine sur « Evil Souls Cabaret » et les guitares ‘presque’ heavy de Pierre sur « Somebody is calling me love »). Les six titres de l’Ep, manifestement taillés pour faire remuer et chanter à tue-tête, donnent une furieuse envie de voir The Surgeries opérer sur scène.

mardi, 28 septembre 2010 02:00

Axioma Ethica Odini

Dans le milieu très fermé du métal extrême, le clonage est devenu une institution quasi-incontournable. Il est devenu impossible de recenser les copies carbones de Dimmu Borgir, Cradle Of Filth et autres Darkthrone. Depuis sa formation en 1991, Enslaved n’en fait qu’à sa tête. Le combo de Bergen (NDR : le Bergen de Norvège, pas celui de notre Henegouwen national) se donne même beaucoup de mal pour ne ressembler à aucun autre. Et ce, même s’il doit, pour arriver à ses fins, bousculer les conventions et les règles (parfois un peu ridicules, il faut bien l’avouer) dans lesquelles se sont enfermées la plupart des musiciens affiliés aux scènes black, viking et death métal.

Ouvertement viking/black métal à ses débuts, Enslaved s’est transformé, au fil de ses onze albums studio, en une entité unique et inimitable. Pour aller du viking/black brutal de « Vikingligr Veldi » en 1994 au Métal Psychédélique de « Vertebrae » en 2008, ces étranges hommes du nord sont passés par un fouillis d’expérimentations sonores (« Mardraum » en 2000) et par le métal progressif (« Ruun » en 2006). Tout en gardant un son immédiatement identifiable et une passion inconditionnelle pour la culture ancestrale (NDR : ce drakkar là n’a pas encore fini son voyage), Enslaved a su, au fil du temps, se renouveler et s’améliorer au point d’atteindre la quasi-perfection sur son nouvel opus « Axioma Ethica Odini ».

Grutle Kjellson (basse & chant), dont les vocaux extrêmes sont toujours aussi violents, atteint désormais le sublime dès qu’il se met au chant clair. Sa faculté quasi inhumaine à passer d’un antipode à l’autre ne peut qu’inspirer le respect. Les guitares d’Ivar Bjørnson et Ice Dale, sont reconnaissables entre mille. En intégrant, tour à tour, les éléments innovateurs qui se sont succédé tout au long de la carrière d’Enslaved, les deux six-cordistes attisent les sens et génèrent une palette d’émotions plus que variée : black métal, métal progressif et rock psychédélique se succèdent au gré des neuf titres d’« Axioma Ethica Odini », en alternant furie haineuse et atmosphères éthérées. Sur les passages les plus psychédéliques, les claviers (et surtout le Mellotron magique) d’Herbrand Larsen font merveille. Cato Bekkevold, tel le tambour qui imposait la cadence aux rameurs des drakkars, apporte la rigueur de son rythme à la tourmente des compositions.

En continuant à se battre contre les esprits étroits du métal extrême, Enslaved frôle le grandiose et gagne à coup sur une place VIP au Banquet d’Odin.

 

mardi, 28 septembre 2010 02:00

Live Voodoo (Dvd)

Si un jour on me demandait la liste de mes dix albums préférés des années 90, « Ritual de Lo Habitual » de Jane’s Addiction y figurerait certainement en très bonne place. Quel réel bonheur, dès lors, de découvrir un exemplaire de « Live Voodoo », dans mon bac courrier ! Malheureusement, l’euphorie a été de courte durée.

Nouvelle Orléans. 2009. C’est la nuit d’Halloween. Quelques dizaines de milliers de fêtards ont préféré rejoindre le ‘Voodoo Experience’ pour célébrer le retour du line-up original de Jane’s Addiction (NDR : celui qui a enregistré "Jane’s Addiction" (1987), "Nothing’s shocking" (1988) et "Ritual de lo habitual" (1990), les trois classiques du groupe) plutôt que de se déguiser et d’aller faire le tour du quartier en quémandant des friandises. C’est donc Dave Navarro (Guitare), Eric Avery (Basse) et Stephen Perkins (Batterie) qui partagent les planches, aux côtés de Perry Farrell, pour un concert qui promet d’être unique.

Disons le tout de suite, la déception vient de Farrell. Voulant célébrer dignement ‘Halloween’ l’organisateur du mythique Lollapalooza festival s’est déguisé en ce qu’il croit probablement être un vampire. Malheureusement, cette tenue bleue à paillettes et la cape assortie le font plus ressembler à Dalida dans sa période disco qu’au monstrueux Vlad Tepes. Mais ce look de vampire d’opérette n’est pas le pire problème de Farrell. Ce qui coince, c’est que la star du rock alternatif n’a absolument aucune voix. Et, si sur disque, il arrive encore à faire illusion, sur scène, son couinement hésitant tient presque du ridicule.

Pourtant, derrière lui, Navarro, Avery et Perkins assurent comme des bêtes. A la six-cordes, Navarro est un dieu. Quant à Avery et Perkins, leurs rythmiques endiablées parviennent à remuer la foule. Les 3 musicos virevoltent, dansent et sautillent en délivrant une prestation musicale si impeccable que l’on ne peut s’empêcher de penser que, sans Farell, le groupe serait toujours au top de son art. Contrairement à votre serviteur, le public ne semble pas s’offusquer des frasques du chanteur. Même quand, sur « 3 days », ce dernier, accompagné de deux danseuses plutôt lascives, se trémousse comme une meneuse de revue.

Ce soir, la Nouvelle Orléans à décidé d’oublier les problèmes causés par l’ouragan Katrina et se fait un point d’honneur à prendre son pied au son des immenses « Mountain Song », « Ain’t No Right », « Been Caught Steeling », « Ocean Size » et « Stop ! ».  L’ambiance atteint des sommets lorsque, sur « Ted, Just Admit It », les deux danseuses, (dés)habillées de manière identique aux jeunes filles qui apparaissent sur la pochette de « Nothing’s shocking » répondent par des poses suggestives aux lyrics dépravés de Farrell. A la fin de la prestation, sur l’envoûtant « Jane Says », une foule costumée (NDR : entre autres, un fakir, un mexicain, des nains, la mort et un Elvis obèse) monte sur le podium pour accompagner Farrell dans une sarabande infernale. En bonus du Dvd, une interview et deux titres joués un an plus tôt dans de petits clubs présentent le vocaliste sous un bien meilleur jour.

Perry Farrell à beau être un personnage unique et haut en couleurs, sa prestation sur « Live Voodoo » frise souvent le ridicule. Elle gâche le plaisir que l’on prend à regarder un Dvd qui, sans cette (in)suffisance, aurait pu être parfait. Dommage !

 

mardi, 28 septembre 2010 02:00

Static Impulse

A l’heure où l’on nous annonce un possible split de Dream Theater (NDR : Mike Portnoy, épuisé par les tournées du groupe aurait, semble-t-il, décidé de jeter l’éponge), nous sommes très heureux de constater que James Labrie tient, quant à lui, une forme olympique. « Static Impulse », son nouvel opus solo, est d’ailleurs le plus énergique qu’il ait enregistré à ce jour.

Les aficionados du chanteur canadien seront probablement plus que surpris de la tournure plutôt extrême du successeur d’« Elements Of Persuasion» (NDR : le premier effort solo de Labrie publié en 2005 »). Car si, en 2010, Labrie reste encore et toujours dans le créneau du métal progressif, il renforce tout de même son propos d’une bonne dose de violence, inspirée, semble-t-il par la scène death métal mélodique de Gothenburg. Non, vous ne rêvez pas, vous avez bien lu ‘Death Métal’. Mais, rassurez-vous ! Labrie ne compromet pas l’intégrité de ses fantastiques cordes vocales en hurlant comme un damné. Il laisse ce soin à son batteur Peter Wildoer (Arch Enemy, Old Man’s Child, Pestilence, Darkane) qui se charge ici brillamment des parties vocales extrêmes. Et il faut bien reconnaître que ce dialogue de vocaux extrêmes et clairs est plutôt excitant.

Côté musique aussi le ton est plutôt dur. Les guitares techniques et incisives de Marco Sfogli, couplées aux lignes de basse ultra-percutante de Ray Riendau (Halford) ainsi qu’au martelage intensif de Peter Wildoer n’ont rien à envier à celles des combos mélodeath suédois. C’est probablement l’effet recherché par Labrie, qui, pour le mixage de sa furieuse rondelle, a fait appel à l’un des experts du genre : le Suédois Jens Bogren (Opeth, Soilwork, Katatonia). En emballant la violence des guitares de nappes de claviers subtiles et épiques, Matt Guillory, le claviériste et co-compositeur de la plupart des titres de l’album, assure à James Labrie la continuité progressive de son œuvre.

Puissant, épique, varié et surprenant « Static Impulse » est probablement la plus belle escapade de Labrie en dehors des sentiers balisés par sa formation principale. Un Cd qui s’adresse autant aux fans de Dream Theater qu’à ceux de Dark Tranquility et d’In Flames.

mardi, 28 septembre 2010 02:00

We Are Volsung

Au milieu des eighties, la  scène glam/sleaze rock est à son apogée. A Los Angeles, dans les salons de coiffure, on engrange des fortunes en permanentant les tignasses hirsutes de rockers habillés de tenues multicolores en spandex. C’est alors que débarquent une poignée de graisseux britanniques, sapés comme des bikers et utilisant l’huile de vidange en guise de gel coiffant. Ils sont sales, ils sont sauvages et bottent les culs efféminés des hard rockers américains. Leur nom : Zodiac Mindwarp & The Love Reaction.

A peine un an après sa formation en 1985, le groupe est remarqué par Polygram qui s’empresse d’éditer « High Priest Of Love », un premier Ep couronné d’un succès prometteur. Ce dernier est suivi de l’album « Tattooed Beat Messiah ». Le single « Prime Mover » qui en est extrait cartonne dans les pays anglophones. Mötley Crüe, qui, comme chacun, le sait est l’un des géants de l’époque, déclare à qui veut l’entendre que Zodiac Mindwarp est son groupe préféré. Durant les quelques années qui suivent, Mindwarp et son gang accumulent les succès et les opportunités. Ils tournent en co-headlining avec Guns’n’Roses (d’autres bad boys qui font leur trou), ouvrent pour Iron Maiden et obtiennent les faveurs d’Alice Cooper. En 1991, Zodiac et Alice coécrivent le morceau « Feed My Frankenstein » dont ils enregistreront chacun une version différente. Cooper en fait le titre phare de son « Hey Stoopid » et l’inclut dans la bande originale de l’hilarant ‘Wayne’s World’. Zodiac, quant à lui, le réserve à « Hoodlum Thunder ». Rien ne semble pouvoir arrêter l’avènement des furieux bikers anglais. Cependant, chaque Titanic rencontre son iceberg. Pour Zodiac Mindwarp, c’est la perte subite de sa section rythmique qui cause le naufrage. Son bassiste, croyant flairer la bonne affaire, part rejoindre The Cult. Pire, le batteur abandonne la musique et s’expatrie à Vancouver pour devenir GoGo Dancer.

Nous sommes en 2010. Au diable le passé ! Les légendaires Zodiac Mindwarp & The Love Reaction sont de retour. Et en grande forme s’il-vous-plait ! Aux côtés des deux tauliers (Zodiac Mindwarp himself au micro et Cobalt Stargazer à la guitare), deux nouvelles recrues (Jack Shitt à la basse et The Cat derrière les fûts) ont pris la place des déserteurs. « We Are Volsung » remise au placard toutes les velléités semi-commerciales des eighties. Zodiac joue désormais la musique qui colle à son look. Du hard rock pour motard : couillu, gras, velu et crade. Zodiac, version 2010, c’est Mötorhead, AC/DC, Alice Cooper, Grand Funk Railroad, Mötley Crüe et le MC5 réunis en un seul groupe. La guitare de Cobalt est salement efficace. Le bûcheron londonien débite du riff qui tache et colle aux oreilles. Les petits nouveaux cognent et bastonnent comme si leur place au sein du groupe en dépendait. Au micro, Zodiac éructe, vocifère et crache plus qu’il ne chante. Pas besoin d’être la plus belle voix du rock pour nous en mettre plein les esgourdes !

« We are Volsung » fleure bon le bitume, le whisky et la sueur. Le comeback de l’année !

mardi, 21 septembre 2010 02:00

Aqua

Peu après avoir publié l’excellent Cd « Mentalize » du vocaliste brésilien André Matos, le label allemand SPV nous jette en pâture le dernier rejeton d’Angra, la formation dont il était jadis le leader.

Ce qui séduit d’emblée chez Angra, c’est sa capacité à alterner les styles. Osciller du speed métal teutonique primaire au métal progressif en passant par le rock symphonique grandiloquent, les ballades langoureuses et la musique ethnique, Angra s’en est fait une spécialité. Ainsi, l’auditeur peut-il headbanger sur le très ‘Helloweenien’ « Arising Thunder » (NDR : le mimétisme entre la voix d’Edu Falaschi et celle de Michael Kiske sur ce titre est carrément bluffant). Il peut aussi essayer d’analyser les nuances et les structures des titres les plus progressifs tels qu’« Hollow », « Spirit Of The Air » et « The Rage Of Waters ». Ou alors se remuer au rythme des percussions ethniques et des guitares ‘Santana-esque’ de « Weakness of Man ». Il a aussi l’opportunité de se régaler des arrangements symphoniques d’« Ashes » et, si le cœur lui en dit, verser une larme sur la ballade « Lease Of Life ».

Néanmoins, les fans du groupe de São Paulo y sont habitués et, si l’on excepte la prédominance des titres progressifs, il n’y a plus vraiment de surprise. « Aqua » est la suite logique de son prédécesseur « Aurora Consurgens », sorti en 2006. Comme toujours, le plus gros atout d’Angra procède de la dextérité de ses deux incroyables six-cordistes. Et une nouvelle fois, le duo Rafael Bittencourt / Kiko Loureio nous en donne pour notre argent. Les soli sont tout bonnement ahurissants. Felipe Andreoli à la basse n’est pas en reste. Certaines de ses interventions tiennent même du sensationnel.

Saluons aussi le retour en grâce de l’excellent Ricardo Confessori qui avait quitté le navire en 2000 pour rejoindre le Shaman d’André Matos. Les rancœurs passées semblent tout-à-fait oubliées puisque le batteur a retrouvé l’amitié de Kiko Loureio et de Rafael Bittencourt en même temps que sa place au sein du line up.

Par son côté très progressif et la quasi absence de refrains accrocheurs, « Aqua » n’est pas l’album le plus ‘facile d’accès’ d’Angra. Cependant, la diversité des compositions, la qualité des arrangements et la dextérité des musiciens font de ce nouvel opus un incontournable de la discographie du groupe brésilien.

J’ai entièrement ‘zappé’ la carrière d’Emerson, Lake & Palmer. Trop jeune à l’époque pour m’y intéresser, j’ai carrément fait l’impasse sur cette légende du rock progressif. La réédition au format Dvd de ce concert culte enregistré au Lyceum de Londres, en 1970, arrive donc à point nommé pour m’extirper des abysses de mon ignorance inculte.

Avant de regarder ce Dvd, je n’avais donc aucune idée de ce à quoi j’allais m’exposer. Mon erreur ? Aborder ELP comme l’un de ces nombreux groupes progressifs mollassons, dont les musiciens sérieux et appliqués distillaient, dans les années 70, leur rock soporifique devant un public apathique. Quelle n’a donc pas été ma surprise de découvrir un trio complètement déjanté et furieusement incontrôlable. N’allez pas en déduire qu’ELP m’a séduit, car si je manifeste désormais le plus grand respect pour ces virtuoses doux-dingues, j’avoue ne pas avoir compris grand-chose à leur prestation.

C’est le début des Seventies, et à l’époque, les musiciens, mêmes aussi reconnus que Keith Emerson (Nice), Greg Lake (King Crimson) et Carl Palmer (Atomic Rooster) n’ont pas besoin d’artifices pour s’attirer les faveurs du public. Le décor est épuré et le light-show inexistant. Pourtant, sur scène, la folie est reine. Emerson est carrément extravagant. Super fringant dans son ensemble moulant bleu à paillettes, il est l’attraction principale du show. A le voir ainsi gesticuler comme un damné, triturer ses claviers dans tous les sens et se lancer dans des expérimentations sonores redoutables (NDR : qui sont parfois d’un mauvais goût surprenant, comme quand, par exemple, il fait glisser un clavier entre ses jambes pour se torcher bruyamment le fondement) on ne peut s’empêcher de penser que le virtuose était alors un sérieux candidat à l’internement. Derrières ses fûts, Palmer n’est pas en reste. Son jeu exubérant et sa technique n’ont aucun mal à suivre les  improvisations déjantées d’Emerson. Plus en retrait, Greg Lake semble être le sage du groupe. Posé au chant et à la guitare acoustique, le multi-instrumentiste se démène toutefois comme un damné lorsqu’il s’agit d’enfourcher sa basse. Bien que la communication avec le public soit quasiment inexistante, ce dernier semble apprécier et connaître sur le bout des doigts cette musique qui, pour un néophyte tel que votre serviteur, ressemble plus à une cacophonie ultra-technique improvisée qu’à de véritables compositions.

Notons, pour en terminer avec cette prestation londonienne du groupe que, pour un document filmé il y a quatre décennies, l’image est claire et les couleurs étonnamment vives. Le rendu visuel de la prestation du trio est presque malheureusement pollué à maintes reprises par des effets psychédéliques, qui, s’ils nous mettent indubitablement dans l’ambiance de l’époque, deviennent carrément lassants au bout de dix minutes. Le son quant à lui, remastérisé au format Dolby Digital 2.0 est aussi propre et puissant que s’il avait été capturé hier.

Comme tout Dvd qui se respecte, « Pictures At An Exhibition – Special Edition » est enrichi d’un bonus. Celui-ci nous permet de pousser un cocorico puisque ce document plutôt exceptionnel, a été enregistré, en 1971, par notre RTB nationale, dans le cadre de son émission ‘Pop Shop’. Une mini-interview des trois membres du groupe, et cinquante minutes de concert ; c’est ce qu’on peut appeler un bonus !

Indispensable pour les fans de la première heure, « Pictures At An Exhibition » est l’outil didactique de référence pour celles et ceux qui désireraient découvrir l’un des trios les plus surprenants de sa génération.

 

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