RIVE sous tension…

Entre la nuit et le jour, RIVE propose "Tension", un 4ème extrait de son album "Collision", sous forme de clip. La photographe et réalisatrice Laetitia Bica (prix du ‘Changemaker de l’année 2023’ au Belgian fashion awards) emmène le duo dans la nuit des…

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Les décibels de Chatte Royal…

Le premier elpee de Chatte Royal, « Mick Torres Plays Too Fucking Loud », paraîtra ce 8 mars 2024. Fondé en 2020 par Diego Di Vito, Dennis Vercauteren et François Hannecart, et rejoint par Téo Crommen en 2021, il compte deux Eps à son actif, « Septembre », en…

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Manu Chao - Bau-huis
Chroniques

Bertrand Betsch

La Traversée

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Malgré ses 50 balais et déjà 12 elpees à son compteur, Bertrand Betsch ne jouit toujours que d’une notoriété confidentielle… Pourtant le natif de Draveil garde le cap et régale son cercle de fans fidèles depuis la sortie de son premier album, « La Soupe à la Grimace », paru en 1997. A travers des textes impudiques à l’humour relativement noir, il colore la chanson française à forte influence ‘souchonienne’ (version torturée) de sonorités 80’s, au sein d’une ambiance mélancolique. En outre, son élégance poétique, sa sincérité et même sa voix évoquent Alex Beaupain. A l’instar du savamment orchestré « Le Bus 51 ». Et il apporte une touche douce-amère au malicieusement intitulé « Le Bonheur », titre qui clôt cet opus…

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Pinegrove

Marigold

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Fine fleur de la scène indie et country alternative, Pinegrove est issu de Montclair, dans le New Jersey. A sa tête, deux amis d’enfance, Evan Stephens Hall et Zack Levine qui forment le noyau dur depuis les débuts du combo, en 2010. Sa musique est souvent décrite comme le fruit d’un mélange assez bien dosé entre country et esprit ‘emo’. « Marigold » constitue son quatrième elpee, et il fait suite à une pénible affaire d’harcèlement sexuel dont a été accusé le chanteur (NDR : litige qui a été résolu entretemps via la médiation). Maistre es-indie-folk, cette nouvelle livraison devrait ravir les ‘Pinenuts’, les fans inconditionnels du groupe, parmi lesquels figurerait Kristen Stewart, dont les complaintes mélancoliques sont marquées par les problèmes et les confessions sentimentales d’Evan Stephens Hall. Les compositions sont soignées (« Marigold », « No Drugs », « Phase ») et évoquent parfois une version americana de Real Estate. Beau et poignant à la fois !

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The Proven Ones

You ain't done

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The Proven Ones est un supergroupe de blues. Un quintet réunissant des musiciens chevronnés dont la réputation n’est plus à faire. Soit le chanteur bostonien Brian Templeton (NDR : un ex-Radio Kings), le claviériste Anthony Geraci (NDR : un ex-Sugar Ray & the Bluetones et Ronnie Earl and the Broadcasters), le guitariste Kid Ramos (NDR : un ex-Fabulous Thunderbirds et Mannish Boys), tout comme le bassiste Willie J. Campbell et le batteur Jimi Bott (NDR : également des ex-Fabulous Thunderbirds). L'an dernier, le collectif publiait son premier opus, "Wild again", un disque qui a décroché le prix du ‘Meilleur enregistrement blues contemporain’, dans le cadre des Blues Music Awards. Vu la présence de 3 ex-T-Birds, il n’est pas étonnant que la musique de The Proven Ones soit influencée par la formation texane. Néanmoins, Kim Wilson n’a pas participé aux sessions ; en outre, l’harmonica est peu utilisé. Conclusion, il existe quand même une énorme différence entre l’expression sonore des deux combos. Et le son constitue la marque de fabrique du groupe. Pas étonnant quand on sait que Jimi Bott et le réputé Mike Ziton se sont chargés de la production. L’elpee a été enregistré au studio Dockside, à Maurice, en Louisiane.

L'opus s'ouvre par une courte intro instrumentale constituée de sonorités trafiquées et de bandes passées à l’envers. De quoi apporter une touche psychédélique au morceau. Bien rythmé, "Get love" est un blues classieux enrichi de cuivres et tapissé par l’orgue. La voix de Templeton est solide et la sortie de Kid Ramos, fulgurante ; il retient ses notes avant de les libérer par flots. R&b saignant, "Gone to play " est balisé par les percussions musclées de Bott. La construction du titre est bien équilibrée. D’ailleurs, quoique acérés, les accords de Kid s'emboitent parfaitement dans l'ensemble. Plusieurs plages blues/rock se distinguent par leurs riffs arides. A l’instar de "You ain't done", une piste réminiscente de Free voire des Stones. Le chant est impeccablement maîtrisé, tandis que l’orgue coule de source. Puis de "Fallen", au cours duquel Ramos nous réserve un envol magistral. Mais encore "Favorite dress", un rock’n’roll cuivré, percutant, digne de la bande à Jagger/Richards, qui clôt le long playing. Une intro a cappella amorce "Already gone". Les chœurs sont entraînants. Dynamique et accrocheur, le titre met bien en exergue le piano. Savoureux, "Milinda" trempe dans une country pure et dure. "Nothing left to give" véhicule des accents latino empruntés à Santana. A cause des percussions et de l’orgue, mais aussi de la guitare de Kid Ramos, hantée par le célèbre gratteur mexicain. Chanson roots indolente, "I ain't good for nothin" nous entraîne à la Nouvelle-Orléans. Kid se consacre au micro sur ce morceau au cours duquel percus, ivoires et cuivres sont à la fête. On n’en oubliera pas les deux plages lentes, "Whom my soul live" et "She'll never know". Ballade soul, la première est interprétée avec grâce par la chanteuse texane Ruthie Foster. La seconde est signée par Jimi Bott. Il y raconte la perte précoce de sa nièce, devenue junkie. Une compo dont l’envol aux cordes est chargé d’un max de sensibilité…

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Foals

Everything Not Saved Will Be Lost - Part 2

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En mars 2019, la formation insulaire (NDR : elle est issue d’Oxford, faut-il le rappeler !) nous proposait un premier volet de son « Everything Not Saved Will Be Lost ». La seconde partie est parue en octobre dernier. 

Lorsqu’il était interrogé à ce propos, Yann Philippakis avait répondu, énigmatique : ‘Les morceaux sont remplis d’anxiété, d’inquiétude et de tout un tas d’émotions contradictoires’.

Ces quelques indications lèvent le voile sur l’ambiance au sein de laquelle baigne cette œuvre tout en insistant sur un point essentiel : le groupe s’applique avec panache à dépeindre le désordre du monde. Tel Atlas qui le porte sur ses épaules sans faillir, The Foals l’englobe dans sa musique pour en réaliser la critique.

Si les choses perdues étaient sondées sur le premier tome, un sentiment de manque et le climat sombre qui en émane, sont largement retranscrits sur le second.

L’artwork de la pochette est d’ailleurs bien plus obscur et les mélodies davantage abrasives et grinçantes que celui du précédent opus, dont les couleurs étaient résolument électro/pop. 

L’abime de l’âme humaine est mis en exergue dès le premier morceau, « Red Desert ». Les notes de synthétiseur semblent faire office de célébration mémorielle, avant d’être éclipsées par les riffs acérés de Jimmy Smith, qui a remplacé Walter Gerves.

Le ton est alors donné et The Foals nous entraîne au cœur d’un univers psychédélique aux sonorités lancinantes (« The Runner »).

Frénétique, le rythme adopté par la batterie entretient une atmosphère lourde, presque angoissante. Une véritable course contre la montre qui soulève un vent de révolte (« Wash Off »). Morceau de transition, ce rock puissant n’est pas sans rappeler celui pratiqué aux débuts de l’aventure du groupe.

D’ailleurs bien qu’on puisse affirmer qu’« All things not saved will be lost » soit une œuvre qui reflète la maturité, le band ne renie pas ses influences originelles. A l’instar de « Black Bull », dont l’énergie communicative réverbère des accents empruntés au « Planet of Sound » des Pixies.

« Like Ligthning » concède un peu de lumière. L’éclair qui transperce la voûte céleste met alors en exergue la virtuosité des musiciens, ainsi que la voix atypique de Yann Philippakis. Mention spéciale au clip réalisé par Virginie Kypriotis qui met en scène un yéti dénonçant les aspérités de la société tout en arborant un badge sur lequel figure la mention ‘Make america great again’.

A l’écoute de « Dreaming of », on est envahi par un sentiment de plénitude alors que les interventions de guitare communiquent une forme de puissance à l’ensemble, un peu comme chez le légendaire Led Zeppelin.

Les notes sensuelles du piano communiquent un effet onirique à « Ikaria ».

Le jeu de gratte de Jimmy Smith brille de mille feux sur « 10 000 feets », alors que la voix atmosphérique du chanteur monte à 10 000 pieds.

Chargé de spleen, « Into The Surf » suscite paradoxalement un sentiment de légèreté. Il s’agit d’une réponse à « The Surf », plage qui figure sur le premier chapitre. Variations de rythmes ainsi que voix et chœurs conduisent le mélomane vers un véritable enchantement.

Magistral, « Neptune » clôt ce long playing. Une piste qui s’étale sur plus de 10 minutes. Inhabituel dans le chef de Foals. Portée par les riffs de Jimmy Smith, la compo exhale une forme de sérénité particulière, hissant sans peine « All things not saved will be lost » au Panthéon du Rock.

Si les deux parties ont été enregistrées lors des mêmes sessions, il n’en demeure pas moins qu’elles sont résolument antinomiques. Si le premier volume se voulait plus synthétique, le second en revient à un format plus rock. Ce qui n’empêche pas la corrélation. Tel le Yin et le Yang, « Everything not saved will be lost » constitue une allégorie de la double facette de l’univers.

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Eliza Neals

Black crow moan

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Chanteuse et pianiste, Eliza Neals est considérée comme un fleuron du blues/rock local, à Detroit, dans le Michigan. Elle a été nominée de nombreuses fois aux Detroit Music Awards. Eliza compte une importante discographie à son actif. Pour enregistrer son nouvel elpee, elle a reçu le concours de nombreux amis, parmi lesquels figurent plusieurs gratteurs, mais également de son backing group, The Narcotics. Elle signe huit des dix plages et s’est chargée des arrangements ainsi que de la production. En outre, sa voix ravagée colle parfaitement à son répertoire qui oscille du blues à la soul, en passant par le rock…

Imprimé sur un tempo rapide, "Dont'judge the blues" ouvre la plaque. La voix d’Eliza domine parfaitement un ensemble au cours duquel seuls deux instruments tirent leur épingle du jeu : les percussions de Brian Clune et la slide de Mike Puwal. Tenace, cette slide s’accroche au blues lent classique "Why you ooglin me". Miss Neals chante d’une voix qui transpire de vécu et double à l'orgue Hammond. Star du blues à San Francisco, Joe Louis Walker participe à deux plages. Il prend un remarquable billet de sortie sur la très soul "The devil don't love you", que tapisse l’orgue de Bruce Bears (NDR : cet ex-Duke Robillard est issu de Boston). Puis le titre maître, "Black crow moan", un slow blues royal au cours duquel Joe Louis est vraiment bouleversant, alors qu’Eliza siège de nouveau derrière l’orgue, tout en se consacrant au micro avec une émotion et une passion dévorante. Également originaire de la Motor City Five, le gratteur Howard Glazer est un ami fidèle. Il collabore également sur deux pistes. Soit "Watch me fly", une ballade blues bien mélodieuse, qu’il tourmente de ses cordes acérées et très susceptibles de mettre la gomme. Face à l’orgue de Jim Alfredson (Janiva Magness Band), le timbre vocal s’avère juste est clair. Son approche torturée et déjantée des cordes est reconduite tout au long du superbe et impressionnant "River is rising". Autre citoyen de Detroit, Derek st. Holmes figure également parmi les guests. Ex-star des Amboy Dukes, entre 1974 et 1978, il est devenu le chanteur et guitariste rythmique de Ted Nugent.  Et Derek est loin d’être un manchot. Il le démontre sur la ballade "Never stray", Caractérisée par de beaux échanges entre les cordes et les ivoires d’Eliza, ce morceau ne manque pas de charme. Le "Ball and chain" de Big Mama Thornton avait été popularisé dans les 60’s par Janis Joplin. Bien construite, la nouvelle version baigne au sein d’un climat dramatique, un climat entretenu par la voix enflammée et la guitare. Shuffle très rock'n'roll, "Hey, take your pants off" clôt cet excellent opus…

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Leroux

One of those days

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Leroux est une formation dont la naissance remonte à 1978. Elle a pris forme à Baton Rouge, la capitale de la Louisiane. Mais avant d’entamer ce long parcours, le combo répondait au patronyme de Jeff Pollard Band, du nom de son leader, chanteur et guitariste. De cette lointaine époque, il ne reste plus aujourd'hui que le guitariste Tony Haselden. L'autre gratteur, Jim Odom, a intégré Leroux en 1982. Depuis, des changements de line up, il y en a eu de nombreux. Ainsi, le pianiste Rod Roddy et l’organiste (Hammond) Nelson Blanchard n’ont débarqué que bien plus tard ; et le chanteur actuel, Jeff McCarty, n’est au poste que depuis 2010.

Ce nouvel opus a été enregistré en Louisiane sous la houlette de Jeff Gllixman (Kansas, Georgia Satellites, Gary Moore, Black Sabbath). Les sessions se sont déroulées au sein de studios sis à la Nouvelle Orléans, Baton Rouge et Maurice (près de Lafayette).

En général d’inspiration louisianaise, la musique lorgne également vers le southern rock. Dont le titre d’ouverture "One of those days". Les drums de Randy Carpenter servent immédiatement de tremplin aux deux gratteurs et au chanteur. Puissante et autoritaire, la voix de Jeff McCarty est idéale dans ce contexte. Les musiciens se libèrent et on se prend alors une belle claque. Notamment à cause des deux guitaristes, Jeff Odom et Tony Haseldom, qui s’affichent dans un style tellement proche de Dickey et Duane. Digne de l'authentique Allman Brothers Band ! Et ils remettent le couvert sur "No one's gonna love you", après avoir déroulé en rythmique. Les deux duellistes sont incapables de tenir en place, tout en soignant l’aspect mélodique. Et ils le démontrent tout au long de "Don't rescue me", une piste bien sudiste, réminiscente du Lynyrd Skynyrd voire des Outlaws. Imprimée sur un tempo lent, "After all" ne manque pas de charme. Le chant est particulièrement expressif face à l'orgue et le piano. Et dans le même registre, tout en affichant une facette soul, "The song goes on" offre une nouvelle opportunité aux deux six cordes de libérer toute leur sensibilité. Des cordes qui brillent encore sur "Lifeline", un morceau de roots soigné qui conjugue drums et les percus de Mark Duthu. Magique ! Les trois plages immortalisées à Maurice baignent au sein d’une atmosphère bien louisianaise. Tout d’abord, "Lucy Anna", une compo stimulée par les interventions du piano syncopées et les percussions, mais aussi soulignée de chœurs. Puis "Sauce piquante", une courte jam instrumentale. Et en finale, la douce ballade, "New Orleans ladies", qui bénéficie du concours de Tab Benoit, notoire à Baton Rouge, qui s'exprime tout en feeling, rêve et douceur. Excellent !    

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Tony Holiday

Soul service

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Issu de la scène musicale contemporaine de Memphis, Tony Holiday est un jeune chanteur/harmoniciste. Il s’était illustré, début 2019, lors de la sortie de son premier opus, "Tony Holiday's Porch sessions", une œuvre qui réunissait des sessions improvisées devant l'entrée des maisons de différents artistes, avec la présence constante de Tony et son partenaire, Landon Stone.  Ce qui avait tapé dans l’oreille d'artistes confirmés comme Charlie Musselwhite et James Harman. On lui reconnaît de multiples talents, dont l'authenticité et le réalisme, mais également une attitude héritée des anciens. En outre, la sonorité de sa musique semble unanimement appréciée. Enfin, Tony aime tout spécialement le blues traditionnel et la soul.

Il a pris rendez-vous au studio Zebra Ranch, de la famille Dickinson, dans le Mississippi, avec son ami gratteur Landon Stone, une section rythmique ainsi que le claviériste Victor Wainwright. Ori Naftaly (NDR : d’origine israélienne, ce guitariste s’est établi Memphis où il a fondé sa formation, Southern Avenue, hébergée sur le label Stax) se charge de la mise en forme.

Imprimée sur un mid tempo, "Payin' rent on a broken home" est une entrée en matière solide. Abrasé par l'harmonica, ce blues nous plonge dans une ambiance Westside blues soul de Chicago. Shuffle bien ficelé, "She knocks me out" évolue sur une rythmique constante alors que les cordes de Naftaly et le piano de Wainwright s’animent. Naturelle, la voix de Holiday est impeccable. Le son de l'harmo est puissant, l'envol des cordes, déterminant, tout en maîtrise et assurance. L’elpee recèle des plages plus cool et même indolentes. A l’instar de "The hustle", du tendre "Day dates" ainsi que d’"It's gonna take some time", un morceau soul repris en chœur devant les interventions délicates du piano de Victor. Cordes acoustiques et ivoires alimentent "Good advice", un titre qui baigne dans l’americana. Jazz et swing bercent "Checkers on the chessboard", une compo rafraîchissante hydratée par l'harmonica chromatique (NDR : cette tonalité !), la ligne de basse, le piano électrique et les cordes. De toute bonne facture, cet LP s’achève par le saignant "Ol' Number Nine", une plage qui met une dernière fois en exergue le talent de souffleur de Mr Holiday.                                                          

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The Mighty Mojo Prophets

Sounds from the jungle hut

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Etabli à Long Beach, au sud de Los Angels, The Mighty Mojo Prophets a été fondé en 2007 par le chanteur Tom ‘Big Son’ Eiliff et le guitariste Mitch Dow. Ils se partagent également l’écriture des compos. A ce jour, le band a publié quatre albums : "Mighty Mojo Prophets", en 2011, "Flyin' home from Memphis" en 2013, "Record Store" en 2016 et ce "Sound from the jungle hut", en mars dernier. Le line up du combo implique également l’harmoniciste Tom Richmond, le claviériste Mike Malone, le bassiste Dave Deforest et le drummer Johnny Minguez.

Imprimé sur un mid tempo, "Cold december" ouvre l’elpee. La voix colle parfaitement au morceau et trois billets de sortie sont déjà accordés à l'harmonica, l'orgue et la guitare. Excellent, "Jungle hut" est dynamisé par les percussions tribales, alors que le souffleur brille de mille feux. Mais le MMP est aussi capable d’élever le rythme. A l’instar du rockab’ boogie "Sweet to me", une compo stimulée par le piano roadhouse, alors que l’harmoniciste multiplie les éclairs fulgurants. Une situation qui se reproduit tout au long du rock’n’roll torride "Judged by 12". Les interventions de Tom Richmond sur l’instrument chromatique qui sévissent tout au long du Chicago shuffle "Smooth" évoquent le regretté William Clarke. Tout comme sur "Pawnshop bound", un morceau qui emprunte son riff au notoire "Help me". Tapissé par l’orgue Hammond, "Burnin' hell" campe un slow blues. Très soul, la voix de Tom est chargée de mélancolie. Et les cordes de Mitch Dow sont vraiment bouleversantes. Classique et délicieux ! Bien ficelé, "Shorty George" nous plonge dans le Westside de Chicago. L’opus recèle quelques ballades soul de bonne facture. Dont "Just the way it is". Et le long playing de s’achever par "Bela's ukulele", un instrumental classieux qui véhicule des accents exotiques et met à nouveau en lumière le talent des différents musicos…  

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Shawn Pittman

Make it right

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Originaire de l'Oklahoma, Shawn Pittman réside depuis longtemps à Dallas. Âgé de 45 ans, ce guitariste appartient à une génération de gratteurs doués tels que Anson Funderburh, Mike Morgan ou encore Pat Boyack. Il a publié ses premiers elpees, "Burnin' up" et "Something's gotta give" (NDR : produit par Jim Gaines), à la fin du siècle dernier, sur le label Cannonball de Ron Levy. C’est à cette époque que Shawn décide de s’établir dans la capitale du Texas. Cependant, après avoir gravé une dizaine d’albums, il décide de faire un break. En 2013, il retourne dans l’Oklahoma pour y suivre des cours en informatique. Mais il est toujours contaminé par le virus de la musique (NDLR : ouf !). Ainsi, en 2018, il enregistre un nouvel opus en compagnie de son ami, le batteur Jay Moeller (Fabulous Thunderbirds). Intitulé "Everybody wants to know", il sort sur le label allemand Crosscut. Et il vient de graver un nouvel LP, un disque qui vient de paraître chez l’écurie batave CBH.

Pittman est à la tête d’un trio, puisqu’il est soutenu par le Turco-allemand Erkan Ozdemir, à la basse, et son fils Levent, à la batterie. Les sessions se sont déroulées au studio Heyman, à Copenhague. Erkan jouit d’une solide expérience en tournée. Il a ainsi il a accompagné de nombreux artistes lors de leurs périples en Europe, dont Memo Gonzales (pour les Bluescasters), les gratteurs des Mannish Boys, Frank Goldwasser et Kirk Fletcher, Trudy Lynn, et Johnny Rawls, entre autres… Il a également monté The Ozdemirs, avec ses deux fils, le guitariste Kenan (26 ans) et le drummer Levent (25 ans). Shawn est un artiste taillé pour la scène. Il aime se produire en live et a d'ailleurs déjà accompli trente tournées sur le Vieux Continent !

Dès "Done tole you so !", on entre directement dans le vif du sujet. Un blues rock imprimé sur un mid tempo dont les accents texans semblent empruntés à ZZ Top, même si la voix est moins déjantée, plus juvénile. Et Shawn en profite pour s’autoriser une sortie cool sur les cordes. Les envols de guitare dispensés tout au long de "Finger the trigger" sont manifestement inspirés par Albert King. "Make it right" s’enfonce au cœur du boogie pur et dur. Le son est métallique, volontiers primaire, inspiré des collines du Mississippi. Une attaque rudimentaire et sale qui est reconduite sur le lancinant "I feel good". Particulièrement soudée, la section rythmique imprime un Diddley Beat tout au long de "There will be the day", alors que la basse ronflante d’Erkan facilite l’envol de cordes. Caractérisé par son intensité dramatique, le blues lent "How long" est inspiré par Otis Rush et Magic Sam. Shawn opère deux incursions dans le swamp blues louisianais à travers "Let it go" et le superbe "Fair weather friend", digne de Slim Harpo, deux pistes bien cool. Le long playing nous réserve encore deux bons shuffle texans. Tout d’abord, "Woke up screaming", abordé à la manière de Stevie Ray Vaughan, et en finale "I'm done", une compo allègre chargé de groove. Ses Ozdemirs le poussent alors à slider comme Hound Dog Taylor… 

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Ghostpoet

I grow tired but dare not fall asleep

Écrit par

Ghospoet, c’est le projet d’Obaro Ejimiwe, un Londonien d’origine africaine. Un artiste engagé et particulièrement actif, puisqu’outre ses cinq elpees gravés depuis 2011, ses remixes et ses multiples collaborations, il a ouvert un café/club à Margate, pour y organiser des concerts le soir et lancé une station de radio afin de les diffuser.

« I grow tired but dare not fall asleep » constitute bien son 5ème LP. Un disque pour lequel il a reçu le concours de plusieurs vocalistes (NDR : s’inspirant d’une peinture du XVIIIe siècle de l'artiste anglo-suisse Henry Fuselli, l’image de la pochette reflète sa bienveillance pour la féminité), dont Polly Mckay (Art School Girlfriend), Delilah Holiday (Skinny Girl Diet), Katie Dove Dixon et SaraSara, cette dernière déclamant sur un tempo martial  et dans sa langue maternelle (le français), en intro de « This train wreck of a life », avant qu’entre quiétude et tourment, le morceau ne glisse vers une forme de trip hop. Un climat qu’on retrouve sur l’oppressant et énigmatique « Concrete pony », même si le tempo évoque plutôt Gang of Four.

Particulièrement sombres, angoissantes même, les compos abordent les thèmes de la solitude, de la sur-connexion, du désespoir, de l’incertitude et de l’anxiété face à la proximité de la mort. Notamment. Mais également du danger de la montée de l’extrême droite et du sort des réfugiés tout au long de « Rats in a sack », une plage enrichie d’arrangements de cordes. Des arrangements qu’on retrouve également sur l’introspectif « Humana second hand ». Lorsque la voix d’Obaro se fait gutturale, elle en devient incantatoire. A l’instar du cosmique « Breaking cover » ; ligne de basse tendue, accords de guitare douloureux et piano électrique dominant un sujet pourtant tapissé d’électronique. Les compos les plus expérimentales ne lésinent d’ailleurs pas sur les bruitages. Comme sur « Black dog got silver eyes », un morceau dont les incursions de cuivres jazzfyfiants sont inattendus, alors que profonde, la ligne de basse semble empruntée à feu Peter Principle, marchant ainsi sur les traces de Tuxedo Moon.

On épinglera encore « Social laceration », une plage lacérée (?!?!) de stridulations de gratte et dynamisée par un drumming à la fois ample et syncopé, le crépusculaire « Nowhere to hide now », une piste caractérisée par ses cordes de guitare déchirantes, sa basse gothique, ses claviers fluides et imprimée sur un tempo new wave ; mais surtout l’excellent titre maître. Mi-chanté, mi-parlé, entre post punk et cold wave, il se révèle fondamentalement rock dans le sens le plus alternatif du terme. Un excellent album, mais très susceptible de vous flanquer le bourdon… 

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