Les 4 Skins ne sont pas des rigolos. En 1979, les quatre membres de ce groupe punk/oi! sont tous plus ou moins Skinheads. Issus de l’East End londonien, ces fans de foot survivent en travaillant comme roadies pour Sham 69, Menace et Cockney Rejects. Ils publient trois albums (« The Good, The Bad & The 4-Skins » - 1982, « Fistful Of...4-Skins » -1983 et « From Chaos to 1984 (Live) » - 1984). Les chansons suintent la violence urbaine (bien que le groupe se défende d’en faire l’apologie) ; en outre, les 4 Skins dénoncent les réalités de la rue, le harcèlement policier, la corruption politique, la guerre et le chômage. Le combo anglais splitte en 1984.
En 2007, Gary Hodges, le chanteur original, reforme The 4 Skins, mais en remaniant complètement son line up. Il est, bien sûr, toujours aux commandes, et a recruté trois membres du groupe Oi!/Punk, Indecent Exposure. Le nouvel album, très judicieusement intitulé « The Return » sort en avril 2010, sur le label allemand Randale Records.
En 26 ans, pas grand-chose n’a changé pour Hodges. En bon skinhead, le vocaliste crache son venin, déteste tout le monde et glisse parfois dangereusement sur le terrain nauséabond du nationalisme. Si, au niveau musical, le punk rock simpliste mais bouillonnant d’énergie ainsi que la voix rugueuse du porteur de bretelles au caillou rasé, titille agréablement notre oreille endolorie, le discours violent et néolithique nous gâche franchement le plaisir.
« The Return » réunit quatorze titres. Six nouveaux, six anciens réenregistrés par la nouvelle mouture du combo et, très étrangement, deux reprises du groupe glam rock anglais des seventies, Slade. La version skin du célèbre « Cum On Feel The Noize », violente, martiale et ponctuée de ‘oi ! oi! oi!’ en lieu et place des ‘Oh, Oh, Oh’ originaux vaut d’ailleurs son pesant de cacahuètes empoisonnées.
Savoureux au niveau musical mais éthiquement indéfendable. A ne pas mettre entre toutes les mains (NDLR : oreilles ?) !