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Une petite souris dans le Corridor…

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Magical Nights Spécial

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‘Pfff’ : J’avoue que c’est ce la première réaction que j’ai eue, après avoir jeté une oreille distraite sur ce disque et un œil inquiet sur la bio qui l’accompagne. Il faut dire que la musique de ce collectif underground avant-gardiste tchèque formé en 1968 –ouvertement inspiré par Frank Zappa et le Velvet Underground– a de quoi surprendre et rebuter le plus ouvert de tous les rockers. Pourtant, force m’est d’avouer, qu’à force d’essayer de comprendre, j’y ai un peu pris goût.

L’histoire de ce groupe méconnu en nos contrées est tout bonnement passionnante. Formé à Prague en 1968, peu après l’invasion des armées du ‘Pacte de Varsovie’, The Plastic People Of The Universe (comme tous les artistes influencés par la culture occidentale) subit la surveillance constante de la police secrète communiste. En 1974, le combo underground enregistre clandestinement son premier disque sur du matériel archaïque, installé dans les caves du Château de Houska. En 1976, le collectif au complet est arrêté. Ses membres sont condamnés à dix-huit mois de prison pour avoir osé jouer du rock devant un public aux cheveux longs. Cette arrestation arbitraire provoque le tollé chez les intellectuels dissidents opposés au processus de ‘Normalisation’ de la société tchécoslovaque. Elle est à l’origine de la fameuse ‘Charte 77’. Cette pétition signée par des personnalités tchèques, issu du monde des arts, de la culture et des universités exige du gouvernement communiste le respect de la convention des droits de l’homme, signée à Helsinki en 1975. Cependant, les persécutions continuent. Elles obligent le saxophoniste Vratislav Brabenec à s’exiler, en 1982. Le groupe continue cependant à enregistrer clandestinement ses albums. Il lui est toutefois impossible de rejouer en public. The Plastic People Of The Universe splitte en 1988. En 1997, sous l’impulsion du président tchèque Vàchlav Havel, le groupe se reforme pour commémorer le vingtième anniversaire de la Charte 77. Il continue à tourner depuis lors.

« Magical Nights » est une compilation qui réunit sur deux Cds (ou trois vinyles) les meilleurs titres enregistrés entre 1968 et 1988. Présenté sous la forme d’un double digipack, la version Cd recèle un livret racontant l’histoire du groupe. Elle est illustrée par des photos d’époque. On peut y voir les membres de PPU aussi maquillés que Kiss.

Pour le reste, côté musique, il faut tout de même s’accrocher. Votre serviteur avoue sans honte ne pas avoir tout compris. Le tempo est lent et répétitif. Les mélodies font souvent place à une cacophonie instrumentale maîtrisée. A la fois avant-gardistes, jazz rock, folkloriques et progressives, les compositions sont ponctuées d’interventions surprenantes d’instruments aussi divers et bigarrés que la guitare, la basse, la batterie, les claviers, le saxophone, la clarinette, le basson, le violon, la viole et le xylophone. Les vocaux, constitués de poèmes tchèques, sont déclamés ou chantés sur un ton monocorde.

Bien que surprenant à la première écoute, « Magical Nights » s’avère être un album intéressant. Deux heures et vingt minutes de musique expérimentale, une expérience unique. A essayer, si vous osez !

 

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