Signé chez Wallace Records, Rollerball fait un peu office de mouton noir dans la bergerie. On se demande quand même comment ce trio américain (NDR : issu de Portland, très exactement) est parvenu à signer chez le label indépendant milanais. Car si la musique manifeste certains aspects expérimentaux, elle est tout à fait abordable, et évolue à des années-lumière des combos punks transalpins comme Bachi Da Pietra, R.U.N.I ou X-Mary, qui sévissent au sein de cette écurie.
« Two Feathers » constitue leur quatorzième elpee. En 15 années de carrière, on peut affirmer que la formation n’a pas chômé. Malheureusement, cette productivité ne leur a jamais permis de se faire une place au soleil. L’expression sonore de Rollerball évolue quelque part entre prog, jazz (NDR : la présence du saxophone n’y est pas étrangère), pop, psychédélisme et musique gothique. Quant à la voix de Mae, elle me rappelle plutôt celle de Beth Gibbons (Portishead). Tout au long de l’elpee, les claviers dominent le sujet. Circonstanciellement, des percussions tribales communiquent une belle énergie aux compos. A l’instar de l’excellent et aventureux « Say It ». A contrario, certaines compos embrassent un format plus pop. Et je pense tour particulièrement à « Split Pea » et « Aquapipe Netarts ». Bref, un opus bien sympathique, mais malheureusement très peu susceptible de toucher le grand public…