Agé d’une vingtaine d’années, ce jeune Tokyoïte relève du label japonais Noble (Films, Yasushi Yoshiba, …) « Vent » constitue son deuxième opus, mais le premier publié chez Noble. Il fait suite à « Accidental Tourist », paru l’an dernier.
A la première écoute de « Vent », on est stupéfait par la maîtrise du jeune artiste. Son mélange d’électronica, de jazz et de lounge est particulièrement homogène. Les nappes de piano (NDR : le musicien n’en jouerait que depuis trois ans !) se fondent parfaitement dans les rythmiques électroniques. Le xylophone (« Pen On Stapler »), les cuivres (March ») et d’autres instruments encore, enrichissent circonstanciellement la solution sonore. C’est propre, apaisant, typiquement asiatique. Parfait pour sonoriser les scènes du cinéma japonais contemplatif. Idéal pour décrire de sublimes paysages. Des morceaux tels que « Feather » ou « Iceyedit » en sont d’excellents exemples. Mais malheureusement, à force de jouer sur le contemplatif et la mélancolie, la musique de Serph se transforme petit à petit en musique d’ascenseur. Et finit par nous précipiter dans le plus profond ennui.
Dommage, car le jeune Nippon ne manque pas de talent. Faudrait peut-être qu’il injecte un brin de folie et d’énergie dans sa création, afin de la rendre plus vivante…