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How To Live On Nothing Spécial

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Le deuxième album de Troy Von Balthazar était fort attendu par tous les adeptes de son univers intimiste. Et puis par celles est ceux qui ont suivi son parcours tout au long de ces cinq dernières années ; en particulier lors de sa pérégrination européenne (l’Hawaïen confesse se sentir bien sur le Vieux Continent, où les tournées sont peut-être plus humaines et moins éprouvantes qu’aux États-Unis). Ces derniers se sont sans doute autant réjouis de la sortie de son nouveau disque solo que du retour de son groupe Chokebore, en compagnie duquel il a tourné tout l’été. Et pas en vain. Troy Von Balthazar n’aurait pas pu choisir un titre plus évocateur pour résumer sa vie d’artiste nomade, une humanité dans toute sa modeste condition, ses futiles joies et, parfois, son profond désespoir. L’homme est sa musique et il est prêt à conquérir également les néophytes.

Le danger d’un tel album aurait été pour monsieur Von Balthazar de devenir le cliché de lui-même ; heureusement, si ses mimiques scéniques réchauffées étaient les prémices dangereuses d’une formule éculée, « How To Live On Nothing » nous envoûte d’une nouvelle fraîcheur et préserve l’intégrité de l’auteur sans tomber dans le stéréotype du songwriter un brin cinglé, désabusé et plaintif.

Certes, on retrouve avec réjouissance la boîte à rythmes lo-fi et l’oversampling qui offre un son analogue sur scène ; la douce Adeline Fargier, pour la French Touch (ou pour rappeler que toute sa production, si réalisée à Los Angeles, est éditée en France où il connaît principalement son succès, même s’il est pour l’instant installé à Berlin).

L’album ouvre par les rugissements d’un félin : annoncent-t-ils la tonalité générale basée sur le titre « The Tigers », vilains fantômes, phobies et remords qu’il souhaite exorciser ou dénotent-ils un monde apparemment enfantin truqué de boîte à musique et de paroles faussement naïves ? « CATT » prend le relais. Un morceau fantomatique, tel son clip en pâte à modeler légèrement glauque, où apparaît déjà la voix spectrale d’Adeline. Le joli duo se retrouve également sur « Communicate » et l’irrésistible « Dots and Hearts », dont la vidéo tournée dans les rues berlinoises évoque légèreté et insouciance.

Certains titres plus conceptuels (« In Limited Light ») suggèrent leurs homologues du premier album (« Numbers »). Moins présent sur l’elpee précédent, le son ‘chokeborien’ refait circonstanciellement surface (« Happiness and Joy », « Mt Balthazar », « Santiago », influence de leurs retrouvailles ?) ainsi qu’une sonorité des années 1970 (« Mt Balthazar »), sans doute suscitée par le vieil orgue électrique absent auparavant. La délicieuse corrélation entre sa musique et celle de Sparklehorse (« Communicate ») est déconcertante ; mais elle est plus que surprenante, surtout lorsqu’on apprend que Troy n’a jamais écouté le moindre disque de Mark Linkous.

Les mots se condensent en métaphores surréalistes lourdes de sens et résonnent tels des regrets, désolations et confessions. Ils permettent, par leurs images subtiles, d’aborder de sombres thèmes (l’alcoolisme, le manque d’amour, l’avidité, la ‘carrière’ au sein de Chokebore qui n’a jamais complètement décollé) ; pourtant, Troy est quelqu’un d’élégamment simple, dont la vie d’itinérant moderne ne semble être pour lui qu’une succession de bons et de mauvais moments. Les quatorze tracks terminent sur un générique de fin, en mode choral rêveur et confortant.

« How To Live On Nothing » exprime la confirmation des choix de vie de l’artiste, qu’il avait douloureusement remis en question, ces dernières années. Cet album expiatoire révèle un tourment latent étouffé par une lumineuse candeur sur toile de bonheur ‘delermien,’ et a déjà été considéré comme meilleur que son précédent ; un univers dont les connaisseurs continueront à se délecter, ce qui prouve que Troy a pris la bonne décision.

 

Informations supplémentaires

  • Band Name: Troy Von Balthazar
  • Genre: Pop/Rock
  • Label Prod: Third Side / Discograph / Pias
  • Date: 2010-09-13
  • Rating: 4
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