Le livret du Cd et le site internet du groupe ne nous apprennent pas grand-chose sur I, The Phoenix. Tout au plus peut on y découvrir, que ce duo bruxellois (quatuor sur scène) n’est pas seulement un projet musical, mais aussi une ‘plateforme organique conçue pour explorer, concevoir, brûler et reconstruire’. ‘Un concept mécanique qui nourrit le processus créatif de Jean-Paul Frenay (guitare, voix, claviers) et Vincent Depuydt (guitare, claviers) et les invite à se réinventer au travers de différentes formes artistiques : installations, expositions, films, photographies ainsi que lors d’événements visuels et interactifs’.
N’ayant, à titre personnel, jamais été impressionné par l’art moderne sous quelque forme qu’elle soit proposée (NDR : une visite de la ‘Tate Gallery’ de Londres reste d’ailleurs, à ce jour, l’un des souvenirs les plus médiocres de mon existence) ni par les discours pédants d’artistes autoproclamés, j’avoue que ce descriptif (librement et modestement traduit de la version anglaise trouvée sur le site internet http://ithephoenix.com/ ) m’a laissé de marbre, voir même rebuté.
Même chose pour l’artwork du digipack, flou (au premier abord) et dont le contenu ne révèle pas vraiment les clés du groupe et de son concept. Vous vous en doutez, ce flou est purement artistique. Il s’agit en fait d’un artwork 3D nécessitant des lunettes appropriées.
Néanmoins, bien que semblant cracher mon venin sur l’emballage et la présentation à la fois pompeuse et minimaliste du cd (mais qu’attendre d’autre de la part d’un gougnafier de métalleux tel que votre serviteur), j’avoue en apprécier grandement le contenu musical.
Ici, la recherche sonore est évidente. Elle vous explose à la face dès l’ouverture d’« Enter The Storm ». Son intensité ne retombe qu’en bout de parcours. C’est-à-dire lors d’« Unseen & Gone », la dernière plage de cette ‘manifestation artistique auditive du talent manifesté par Depuytd et Frenay’. Le son est carrément puissant. Organique et électronique à la fois, la musique de I, The Phoenix semble vouloir mêler rock/métal indus et new wave des eighties aux atmosphères éthérées des seventies. Les ambiances sont rock et sauvages, mais aussi hypnotiques. Elles invitent autant à la danse et au défoulement qu’a la méditation transcendantale. Ecouter I, The Phoenix, c’est se retrouver coincé quelque part entre Nine Inch Nails, les Young Gods, Depeche Mode et les Doors. Décoiffant et bien plus excitant que ce que l’esquisse peinte sur la grande toile ne le laisse deviner. De l’art ? Je ne sais pas. Mais de la bonne musique en tout cas !