En cette année 2010, Disturbed, l’enfant ‘dérangé’ de la ville de Chicago fête son dixième anniversaire. Une décennie que le groupe balance, avec un certain talent il faut bien l’avouer, son Nu/Neo/New Métal dans nos oreilles irritées. Dix ans que nous, les anciens/croulants/vrais fans de métal, affirmons que le Nu/Neo/New Métal, ce n’est pas du métal. Alors OK ! Après dix ans, il y a prescription. Et puis, après tout, ne vaut-t-il pas mieux être convaincu jouer du métal (même si ce n’est pas tout à fait le cas) que d’affirmer –comme l’ont prétendu les groupes grunge– que le métal était mort ? (NDR : qui est mort, maintenant, hein Kurt?) Alors accordons une chance à « Asylum », le nouvel album de Disturbed, en soupesant objectivement le pour et les contre.
Le ‘contre’ pour commencer, parce malgré la prescription, les croulants ont la rancune tenace.
Après dix ans, le ‘Nu’ Métal de Disturbed n’a plus grand-chose de ‘New’. Le gang de Chicago avait déjà trouvé sa formule rémunératrice sur « The Sickness », son premier opus sorti en 2000, il n’en a pas changé depuis. Une recette, même très savoureuse, peut se révéler indigeste si elle est servie à tous les repas. Ajoutons encore que Disturbed apporte de l’eau au moulin des anciens/croulants/vrais fans de métal en prouvant une fois de plus que ses héros ne sont pas forcément des légendes du métal. Après avoir repris le « Shout » de Tears For Fears sur l'album « The Sickness », c’est à une cover du « I Still Haven't Found What I'm Looking for » de U2 que nous avons droit. Pas très ‘métal’ tout cela.
Le ‘pour’ maintenant :
David Draiman a une très belle voix. Et, contrairement à la plupart des pleurnicheurs égocentriques qui ont toujours pollué la scène nu-métal, le vocaliste ne se contente pas de nous balancer du ‘Je suis malheureux’, ‘Je veux en finir avec ce monde cruel’. Au contraire, ses lyrics sont engagés. Il dénonce par exemple le négationnisme sur « Never Again » ou communique ses inquiétudes écologiques sur « Another Way To Die ». Autre point positif, pour Dan Donegan, le guitariste, la technique ne nuit pas à l’efficacité. Il distille d’ailleurs quelques superbes soli, et notamment sur « Remnants », le titre instrumental qui ouvre la plaque. Le son d’« Asylum », produit par Donegan lui-même, est plutôt percutant. Quant aux compositions, elles sont franchement agréables à écouter et vraiment insidieuses, puisqu’elles s’impriment dans la mémoire dès la première écoute.
En résumé, « Asylum », dans son genre, est plutôt réussi. Il s’adresse aux amateurs de néo métal et aux fans inconditionnels de Disturbed… pour autant que l’idée d’écouter un disque qui soit une copie presque conforme des quatre précédents ne les rebute pas.