Selon une étude réalisée sur un sujet mâle caucasien quarantenaire, « Play For Keeps », la nouvelle pastille argentée issue des laboratoires Astrolites pourrait révolutionner le monde de la médecine. Utilisée à des fins thérapeutiques, elle pourrait, en effet, réduire le stress et combattre l’anxiété.
Résumé du déroulement de l’étude :
Le sujet (NDR : que par respect du secret médical nous désignerons par les initiales ‘MS’), est placé dans une situation de stress intense : un embouteillage de rentrée, direction la capitale. Deux heures d’anxiété, coincé entre une blonde se poudrant le nez face au rétroviseur d’une Golf couleur vert caca d’oie, au lieu d’avancer en même temps que les autres, et un poids-lourd aussi nauséabond qu’imposant. Le genre de situation qui d’ordinaire cause chez MS une forte irritation, une poussée d’urticaire, un retour du psoriasis, une furieuse envie d’écraser le klaxon et une propension déraisonnable à inviter ses voisins de file à ‘aller se faire titiller le fondement par un partenaire du même sexe’.
En lieu et place des habituelles ‘info-trafic’ et autres ‘nouvelles de notre Belgique en voie de scission’, il a été demandé au sujet d’insérer dans son lecteur Cd le nouvel album d’Astrolites.
L’effet est immédiat. Le sujet se détend, essuie le filet de bave ruisselante du bord de ses lèvres, troque le rictus satanique qui déformait son visage mal rasé pour un sourire sympathique et jovial. Le broyage du klaxon est délaissé au profit d’un léger tapotement du volant. Quant à l’habituel ‘Va te faire enc… ‘ il est remplacé par un joli ‘ouap dou ouap’. Le calme et la sérénité sont revenus. MS se surprend même à laisser le passage à un chauffard, le plaignant au passage de ne pas bénéficier de l’efficace traitement musical des Astrolites. Seule pointe de stress, à la fin du treizième titre, entre la dernière note de « Nothing Last Forever » et le moment où il faut ré-appuyer sur la touche ‘play’ du lecteur pour reprendre une seconde dose du traitement
Astrolites n’est pas un laboratoire pharmaceutique. C’est un trio suédois pratiquant le ‘High-Speed Rockabilly’. Un style musical dont il se targue de détenir le brevet et aurait pour ingrédients (si l’on en croit la notice) une bonne dose de rockabilly, de swing, de be-bop, de surf rock et même quelques milligrammes de punk. Le sujet de l’étude, quant à lui, y a reconnu l’euphorisant rockabilly des Stray Cats (« Rock n Roll Star », « Don’t be shy »), le rock’n’roll classieux du King (« Chop Top », les guitares lead cinglantes de Chuck Berry (« I’m Coming Home », « Here I Am »), le rock’n’roll décapant de Buddy Holly (« Devil Woman », « Go Rebel Go »), le surf rock instrumental des Shadows (« Astrolito », « Camtwister ») et le punk rock fédérateur des Clash (« Smiley »).
Conclusions
Malgré un retard plus qu’important, MS est arrivé au boulot le sourire aux lèvres. Aux reproches de son employeur, il s’est contenté de répondre : ‘ouap dou ouap’
Si les résultats de l’étude sont confirmés, les Astrolites pourraient être élevés au rang de bienfaiteurs de l’humanité. L’achat de « Play For Keeps » serait même remboursé par la sécurité sociale !