Go Down Records, qui a publié récemment quelques disques plus que mémorables (NDR : on pense notamment à l’album éponyme de The Shoes, au « Hash & Pornography » de Maya Mountain et au « Volcano » d’OJM), nous présente aujourd’hui le premier opus de Glincolti. Ce projet instrumental est né en 2007 de l’association du batteur Roberts Colbertaldo et d’Alessandro Tedesco qui était à l’époque le guitariste d’OJM.
Ayant succombé, fin de l’année dernière, aux charmes envoûtants du heavy rock psychédélique de l’album « Volcano », votre serviteur s’est rué, tête baissée, sur « Visti & Imprevisti » croyant y retrouver les mêmes sensations que sur l’opus d’OJM. Et le choc a été plutôt rude. Car malgré un label et un (ex-)guitariste commun, Glincolti n’a absolument rien à voir avec OJM. Et si la musique d’OJM mélangeait judicieusement le heavy rock psychédélique, le classic rock, le stoner et le garage, celle de Glincolti marie d’une manière radicalement moins ‘brutale’, les improvisations jazz rock, le progressif instrumental et le funk.
Une fois passée la surprise et la déception de l’amateur de heavy rock, force est d’avouer que ce groupe possède une certaine classe. La musique, entièrement instrumentale, semble s’articuler autour d’improvisations déjantées. La batterie et les percussions de Colbertaldo sont soutenues par la basse hallucinée d’Andrea Zardo. Tedesco, qui en plus de sa guitare se charge d’un synthé et de percussions additionnelles est secondé par Frederico Iacono, un autre six-cordiste expérimenté. Pas heavy pour un sou, les compositions évoluent entre riffs et soli jazz-rock, interludes d’arpèges et envolées psychédélico-progressives.
Techniquement imparable, mais pas toujours transcendante, la musique de Glincolti pourrait satisfaire autant l’amateur averti du free-jazz de Zappa que le consommateur embrumé de rock et de substances psychédéliques, mais aussi, malheureusement, l’utilisateur occasionnel d’ascenseurs.