Ce Canadien est né à Toronto. En 1954, très exactement. Inspiré, dans sa jeunesse, par Jimi Hendrix, Eric Clapton, Jeff Beck et Jimmy Page, il roule sa bosse sur les pistes du hard rockin' blues, depuis bien longtemps. A l'âge de 20 ans, il se fixe à Londres. Il y enregistre un premier elpee. Eponyme, il ne sort qu'en 1976. Il embraie par "Makin' magic" en 77, puis par "Putting it straight", avant de retraverser l'Atlantique devant la vague punk qui envahit l'Angleterre. Il fonde un nouveau band en compagnie d'un second guitariste : Pat Thrall. Sous cette formule, il aligne quelques albums, dont plusieurs live : "Go for what you know" en 79 (son premier !), "Boom Boom Live at the Diamond Club" en 90, et "BBC Live in Concert" en 92. En 1993, il signe chez Blues Bureau. Un label américain pour lequel, il va multiplier les opus dans son style rockin' blues bien dur. Paru la même année, "Blues tracks" ouvrira la voie à sept autres albums, dont "Don't feed the alligators", en 2000.
Il nous revient flanqué d'une solide section rythmique : Gunter Nezhoda à la basse et le vieil Aynsley Dunbar (NDR : cet ex Bluesbreaker à sévi chez John Mayall, il y a fort longtemps), à la batterie. Pour votre information, sachez qu'en tourné, le line up du groupe est totalement différent, puisqu'il implique Rick Navarro à la basse et Eric Frates aux drums. "PT. Power Trio" est, en fait, consacré à des titres popularisés par d'autres musiciens au cours des années 60 et 70. Dix plages en tout. Si certaines méritent le détour, d'autres sont à verser dans le chapitre du hard rock.
Le disque débute plutôt difficilement pour les oreilles bluesy. Et pour cause la version de " Tramp " manifeste une forte propension pour le hard rock. Mais elle n'est cependant pas signée Lowell Fulsom, mais par le trio anglais du début des 70s : Stray Dog. Pat s'attaque alors à "White room" : un des meilleurs titres du Cream de la grande époque. Curieusement, il y chante comme Jack Bruce et joue de la guitare à la manière de Clapton. Curieux disais-je! Il concède alors quelques reprises sans grand intérêt ; à l'instar du "Day of the eagle" de Robin Trower (NDR : cet ersatz de Jimi Hendrix fut, à une certaine époque, membre de Procol Harum), d'"Inside looking out" des Animals, mais dans la version du Grand Funk Railroad, "Free man" de Pointblank et "Nasty dogs and funky kings" de ZZ Top. Heureusement, il nous réserve également quelques covers réussies. Et je pense tout d'abord à "Dreams of milk and honey" de Mountain. Surtout pour son aptitude à recréer la manière de chanter et à reproduire le jeu de guitare. Au "Fire and water" de Free. Excellent, je l'avoue! Au "Young man blues" de Mose Allison, dans la version des Who circa "Live at Leeds" et au "Highway 61 revisited" de Dylan, version Johnny Winter. Exclusivement pour les fans de rockin' blues façon 70's.