La pop sauvage de Metro Verlaine

Un coup de foudre, et puis le romantisme comme mode de vie, Metro Verlaine est avant tout une histoire de passion. Fondé en 2013, après un voyage à Londres qui a laissé des cicatrices et un sale goût de ‘lose’ au fond de la gorge, l'histoire de Metro Verlaine…

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Lys & Love Spécial

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&

La soixantaine déjà bien entamée (il est né en 1948), Laurent Voulzy, perfectionniste jusqu’au bout des ongles, nous sort seulement et hélas, ajoutera-t-on, son cinquième album studio. « Le cœur grenadine » date de 1979, « Bopper en larmes » de 1983 et ensuite, il faut quasiment attendre une petite dizaine d’années avant de pouvoir se mettre sous la dent une nouvelle galette de ce Guadeloupéen, Parisien d’adoption et ‘petit frère’ de cœur d’Alain Souchon. Certains diront que c’est une forme de paresse, d’autres parleront de souci du détail…

Quoi qu’il en soit, Laurent Voulzy est parvenu à fidéliser un large public et a signé une vingtaine de tubes comme chanteur en seulement quatre albums, et plus d'une trentaine comme compositeur pour Alain Souchon. A ce titre et rien que pour cette raison, même si on peut parler de lenteur excessive ou bien de perfectionnisme exacerbé, la parution d’un nouvel album de Laurent est un (petit) événement en soi.

« Lys & Love » ne déroge pas à la règle, événement il y a. L’objet en lui-même est déjà une œuvre à part entière. Pochette cartonnée luxueuse, photo de couverture superbe (Voulzy de dos au sommet d’une falaise en bord de mer), carnet richement illustré, paroles imprimées dans les trois langues utilisées, parfait !

Et le contenu ? A la hauteur du contenant ?

A la première écoute, c’est la surprise, la grosse, l’énorme même. Pas de tube immédiat à l’horizon. Les fans de la première heure seront passablement étonnés. On est à des lieues des hits qui nous harponnaient toutes les trois/quatre minutes sur « Caché derrière » ou « Avril ».

Laurent Voulzy tente ici un pari, un projet atypique. « Lys & Love » se lit, se regarde, s’écoute comme une suite de tableaux. L’objet de tous les désirs est « Jeanne » femme rencontrée sur « Le tableau » en 2010 et qui va replonger cet éternel amoureux en 1400. C’est par ce morceau que débute l’opus, titre plus chuchoté que chanté, déclic historique, clé qui nous ouvre une porte vers le Moyen-âge. De l’autre côté de la Manche, quelque part au milieu de vieilles ruines perdues dans les brumes des Cornouailles…

La quête de l’artiste est parsemée d’épisodes relatifs à l’histoire de France, aux croisades, à la recherche perpétuelle de l’amour et aux légendes moyenâgeuses. Rêve d’enfance et de jeunesse !

Musicalement, à la fin de l’œuvre, l’impression laissée est que le premier instrument et le principal sont les chœurs. Tout semble s’articuler autour de ceux-ci. Envoûtants, ils donnent une dimension réellement aérienne aux plages phares que sont « En regardant vers le pays de France », « Ma seule amour », « Le ciel et la terre » et « La neuvième croisade ». Fausse impression cependant, car Laurent laisse éclater son immense génie musical sur d’autres perles dont le premier single issu de l’album, l’excellent « Jeanne » ou encore le très médiéval « Blackdown », caractérisé par son instrumentation d’époque (?)…

« C’était déjà toi » sera probablement le second single issu de cet album. Du Voulzy pur jus, coécrit avec son compère de toujours à qui l’on doit encore les lyrics de la superbe ballade « La nuit ».

Deux morceaux absolument fabuleux captent inévitablement encore l’attention, « Ma seule amour », poème de Charles d’Orléans génialement mis en musique, tout en chœurs et en subtilité et dont le refrain, en anglais, est confié à Roger Daltrey (ex Who), véritable pépite de la chanson française depuis perpète.

Reste une toute grosse pièce, « La 9ème croisade », plage d’un quart d’heure, aux rythmes et sonorités arabes, envoûtant l’auditeur dès les premiers arpèges. Le texte est un poème d’Abu Firas à nouveau retravaillé, pétri par les mains de Laurent qui en fait une croisade d’amour ; sa croisade, sa quête vers l’amour absolu qu’est sa ‘Jeanne’. Ce titre, en première partie tout empreint d’une couleur exotique arabisante se transforme en rock progressif de la meilleure veine que n’aurait certes pas renié le « Yes » de la meilleure époque (NDLR : voire même Supertramp !) Absolument dantesque !

« J’aime l’amour » résume en cinq petites minutes la finalité de ce voyage, de cette croisade d’un autre style, d’une autre époque.

Laurent Voulzy a vraiment un côté maniaque qui l’honore. Poussant le souci du détail jusqu’à introduire des sons qui laissent pantois. Cavalcades, cloches, chœurs, instruments baroques, grelots, tout y est pour nous plonger dans une espèce de ‘Merlin l’enchanteur revisité’.

Enchanteur, Voulzy l’est sans conteste, nous entraînant dès la première note dans un monde dont on ne sort pas indemne douze titres plus tard. Et dire que ce type a 63 ans et peut-être faudra-t-il attendre qu’il passe le cap de la dizaine supérieure avant de ne nous livrer sa prochaine œuvre…

La réussite absolue ! L’album français de l’année, voire de ce début de XXIème siècle ! 

 

Informations supplémentaires

  • Band Name: Laurent Voulzy
  • Genre: Chanson française
  • Label Prod: Columbia / Sony Music
  • Date: 2011-11-28
  • Rating: 5
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