Saint Etienne s'est toujours donné pour mission périlleuse de composer la chanson pop ultime, l'anthem (euro)dance idéal, le tube FM incendiaire. Douze ans que ça dure, et toujours pas la timbale, le podium, la piste aux étoiles. Au bout du compte, Saint Etienne s'est petit à petit engoncé dans une formule sans cesse remâchée, au risque de ne jamais conclure, mais surtout de ne plus séduire. C'était sans compter sur l'énergie et la persévérance de Pete Wiggs, Bob Stanley et Sara Cracknell, qui cette fois-ci semblent au bord de la réussite. Le Saint-Graal à portée de main, le trio anglais n'a plus qu'à prier Saint-Top of The Pops pour que leurs chansons se transforment en hits et forcent enfin les portes de la gloire et des dancings de la planète. Car ce " Finisterre " n'est pas avare en pépites dance-floors (" Action ", " Amateur ", " Shower Scene " qu'on croirait piqué à New Order, " New Thing ") et en slows downtempo, avec mirror balls et paillettes eighties en option (" Summerisle ", " Stop And Think It Over "). Finies les ambiances trop délétères de son prédécesseur " The Sound Of Water " (produit par To Rococo Rot et Sean O'Hagan des High Llamas), " Finisterre " roule plutôt des mécaniques sur les pistes de danse et sous les sunlights des tropiques. Tel le Phoenix qui renaît de ses cendres, Wiggs, Stanley et Cracknell sont donc repartis pour un tour (de carrousel) à tenter d'attraper la floche du succès. Parce que comme le dit leur ami Etienne Daho (fan de la première heure) : ‘Notre manège à nous, c'est eux !’