La Californie était le terrain de prédilection, fin du XIXème siècle, des groupes de punk-pop responsables d’une musique entraînante et ensoleillée. Un concept parfaitement illustré par Blink 182 et consorts. Enfin, c’est ce que l’Europe a toujours imaginé. Les clichés ont la vie dure ; et pourtant, cet Etat sis à l’Ouest des States a également enfanté des formations de punk garage aussi malsaines que révoltées, à cette même époque…
Et Ceremony, combo issu de Rohner Park (NDR : c’est près de San Francisco) en est un parfait exemple. « Zoo » constitue leur troisième opus, mais le premier publié par le label Matador (Spoon, Guided by Voices, Stephen Malkmus, …) Le band puise notamment ses influences chez les Cramps et Gang of Four pour régurgiter une expression sonore frénétique, qui sent la sueur et flirte avec le hardcore. Les guitares crissent. La basse est caoutchouteuse, hypnotique. Il règne un climat menaçant tout au long de cet elpee, un climat entretenu par la production de John Goodmanson (The Blood Brothers, Girls, Weezer, …) Sans oublier les interventions vocales de Ross Farrar qui oscillent entre chant et hurlements. Pour y dénoncer nos structures sociales, au sein desquelles il n’est pas facile de s’échapper. Ce qui explique le titre du long playing.
L’œuvre ne dure que 36 bonnes minutes et concède l’un ou l’autre titre dispensable ; mais elle recèle également quelques morceaux d’excellente facture propices au défoulement. A l’instar du survitaminé « Quarantine » ou du languissant « Hotel ».