En nette perte de vitesse depuis quelques années, Chris Isaak nous revient en pleine forme, avec un album plus musclé, plus énergique, plus enthousiaste. Si cette figure culte californienne, aussi bien contaminée par le virus de la musique que par celui du cinéma (Chris a notamment joué pour Bernardo Bertolucci et David Lynch), continue à perpétuer la mélancolie des chansons de Roy Orbison et de Ricky Nelson, il faut admettre que lors de l’enregistrement de ce " Speak of the devil ", il a ajouté une bonne dose d’électricité, dans son indécrottable culture de la nostalgie des sixties. Bien sûr, on y retrouve quelques rengaines sentimentales, mais en général ses guitares sont bien affûtées, parfois mêmes sudistes (Creedence Clearwater Revival ?), le rythme plus allègre et le climat redoutablement rock’n rollien. Avec pour résultat de superbes compositions dignes des hits " Dancin’ " ou de " Wicked games ", telles que le single " Please ", " Wanderin’ ", " Black flower ", et bien sûr le titre maître. Produit par son inséparable pote Eric Jacobsen, le disque réserve également une place aux racines de son inspiration. Tout d’abord sur le rockabilly " I’m not sleepy " (NDR : c’est le cas de le dire !) ; et puis en final l’instrumental " Super magic 2000 ", amphétaminé de riffs typiquement surf…