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One wrong turn Spécial

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Rick Estrin est l'un des meilleurs harmonicistes de blues contemporains. Un disciple des plus grands souffleurs noirs du passé ; et tout particulièrement de Little Walter et Sonny Boy Williamson II. Il s’est forgé une solide réputation auprès de ses pairs et des passionnés du blues. Rick a aussi une forte personnalité. Sa dégaine est très personnelle : les traits du visage découpés au couteau, la mine patibulaire, les fines moustaches, toujours vêtu de costumes d'une autre époque. Il est devenu le leader des Nightcats, en 2008. Il a remplacé le guitariste et fondateur du groupe, Little Charlie Baty, lorsque ce dernier a décidé de ne plus sillonner les routes. Il ne faut cependant pas oublier que Rick est un des fondateurs du band californien. Dès 1976, ce combo était considéré comme un relais vivace et talentueux du Chicago blues urbain. Ce qui s’est traduit par la confection d’une bonne douzaine d'albums, tous publiés sur l'un des plus prestigieux labels de la Cité des vents, Alligator, une écurie créée et toujours conduite par Bruce Iglauer.

Rick est soutenu par un excellent backing group. En l’occurrence le Danois Chris ‘Kid’ Andersen à la guitare, Lorenzo Farrell à la basse et occasionnellement aux claviers ainsi que J. Hansen à la batterie. Estrin et ses acolytes sont de bons compositeurs et ils ont signé les douze plages de ce ‘mauvais virage’! Rick est un brillant lyriciste. Il est ainsi responsable de textes originaux qui décrivent des situations prêtant souvent à sourire.

L'ouverture "D.O.G" est percutante. Un R&B imprimé sur un tempo funk qui vous pénètre. Secondée par les chœurs de son team, la voix nasillarde du leader s’impose. Et lorsqu’il intervient à l’harmo, c’est tout en délicatesse, mais aussi puissance et technique. Un bourdonnement percussif prélude "Lucky you". Estrin est passé sur l'instrument chromatique. Il s’y révèle autoritaire. La compo évolue à très haut niveau. Ses musicos forment un ensemble homogène pour porter leur leader. C’est dans les mêmes conditions que Rick s’attaque à "Callin' all fold", une plage bourrée de swing dont l’ambiance Memphis Blues est alimentée par l’orgue Hammond. Kid s’autorise alors une sortie remarquée sur les cordes. Les croisières sur les mers chaudes des Tropiques récoltent un certain succès chez les bluesmen ; c’est sans doute pourquoi Estrin a écrit "(I met her on the) Blues Cruise", une piste qui bénéficie du concours d’une section de cuivres, parmi lesquels figure Doug James de Roomful of Blues. Evoluant sur un rythme indolent, "Movin' slow" ne manque pas de charme. Rick inocule un peu chaleur louisianaise dans son chant. Au sax, Jack Sanford souligne l'harmonica, tout en décontraction. Le titre baigne dans le R&B. L’orgue et la guitare se mettent au service de l’harmo qui domine le sujet. "Broke and lonesome" opère un retour judicieux dans le blues de Chicago ou plus exactement le Westside, cher à Otis Rush, Magic Sam et Luther Allison, une compo au cours de laquelle un billet de sortie est accordé à Kid Andersen. J Hansen chante le cinglant "You ain't the boss off me", un morceau destiné à mettre tous les musiciens à l'avant-plan! En fin de parcours, Rick étale toutes les facettes de son talent sur "Old news". Il y reproduit à la fois le jeu et le chant de Sonny Boy Williamson II. Magistral ! Le disque recèle deux plages instrumentales. Tout d’abord le très Memphis R&B jazzyfiant "Zonin'", une piste animée par le sax ténor de Terry Hanck. Ensuite une longue fresque à la fois ‘morriconesque’ et surf, "The legend of Taco Cobbler". C’est également la plage qui clôt ce long playing de toute bonne facture…

 

Informations supplémentaires

  • Band Name: Rick Estrin
  • Genre: Blues/Roots
  • Label Prod: Alligator / V2
  • Date: 2012-07-03
  • Rating: 4
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