Bilal Oliver, originaire de New-York, est l’un de ces chanteurs R&B qui préfère la retenue aux grandes effusions médiatiques. C’est donc en toute discrétion que le chanteur publie « A Love Surreal », son troisième LP en douze ans. Bilal privilégie les complaintes chaudes et sobres, du genre néo-soul, qui l’inscrit dans la même lignée que des artistes comme Erykah Badù ou The Roots, la notoriété en moins.
Si les mélodies sont parfois ultra-efficaces (« Back To Love », « Climbing », « Never Be The Same »), il en est moins pour le phrasé du chanteur qui s’enlise dans une suavité lassante au bout de quelques morceaux. D’autant plus lorsqu’il force les intonations ou les maniérismes pour les rapprocher de celles de Prince. Des défauts aussi manifestes qu’une vache au milieu d’un pré sur des morceaux comme « Longing and Waiting » ou « Slipping Away ».
« A Love Surreal » perd de sa consistance au fur et à mesure que les minutes défilent tant Bilal Sayeed Oliver s’attarde sur des ballades qui se suivent et se ressemblent beaucoup trop. Un disque plutôt anecdotique, donc.