Album numéro huit pour Devendra Banhart qui vise, tire et marque sans effort. Quand il ne prend pas la pose avec sa fiancée pour les magasins The Kooples, il arrive à Banhart d’écrire de superbes petites mélopées joliment mises en boîte. « Mala » n’échappe pas à la règle. Le chanteur privilégie la simplicité des mélodies et abruptes, qui dépassent rarement les 3 minutes 30. « Für Hildegard von Bingen », le morceau envoyé sur la toile en guise de mise en bouche, est à l’image de l’LP : une force tranquille qui s’écoule délicatement, sans déranger qui que ce soit.
« Mala » est de ces disques dont on n’attend pas grand-chose au départ, partant du constat que son créateur ne s’était pas trop foulé pour ses dernières œuvres. Mais Devendra a plus d’un tour dans son sac. Même lorsque ses litanies sont de facture classique, le Texan d’origine vénézuélienne parvient à leur insuffler une chaleur irradiante. 14 morceaux tout simplement irrésistibles. Mention spéciale à « Mi Negrita », « Für Hildegard von Bingen », « Daniel » et « Taurobolium », foutrement efficaces.
Si, une fois de plus, le soleil ne réchauffe pas la plaine de la machine à feu cette année, Devendra Banhart devrait le remplacer sans aucun mal lors de sa visite au Festival de Dour, le samedi 20 juillet prochain.