Alors que tout semblait rouler pour The Computers, qu’il parvenait à se détacher d’une scène rock un peu consanguine en proposant un rock pêchu, cinglant et original, il nous largue « Love triangle, Hate Squares ».
Mais pourquoi ?
Pourquoi ce changement de cap ? Pourquoi cette incursion dans la pop insipide et commerciale ? Bref, la mauvaise surprise est de taille.
La pochette de l’album prête à sourire. L’attitude de la formation anglaise ressemble à de la gêne. Vêtus de costards étroits, taillés dans le velours, comme les adeptes du punk/rockabilly, on dirait qu’ils cherchent à se cacher ou tout au moins à s’excuser d’avoir commis un tel disque.
Se seraient-il rangés ? Auraient-ils succombé aux sirènes lucratives ? Nul ne le sait.
Une chose est sûre, cette troisième galette est celle de trop. Celle que l’on enregistre pour vendre et surtout plaire à un maximum de public.
Alors que les concessions semblaient tout à fait inacceptables pour le combo, le style du band s’est adouci, liquéfié, et est même devenu condescendant.
Et que reste-t-il de l’essence même du groupe ? La banane dressée et les cordes chatoyantes. Car les compositions s’étouffent rapidement dans la multitude d’effets inadaptés. Les précédents elpees semblaient trop courts, celui-ci paraît long, interminable même et n’est pas du tout abouti.
« Love triangle, Hate Squares » est une trahison. En voulant plaire à tout prix, The Computers risque de perdre son âme. Allez les gars, on se réveille !!