Le rock’n’roll est immortel ; cependant « Suis-moi » nous pousse quand même un peu vers l’hospice…
Louis Bertignac. L’homme, le guitariste, celui qui a ouvert les esprits sur la potentialité d’un rock français excitant et excité. Lui qui grâce à Téléphone est parvenu à faire grandir une génération de gamins (dont votre serviteur), en faisant croire qu’une guitare pouvait être possédée…
C’est triste et cruel, mais sur son dernier elpee, Louis Bertignac déçoit. Pour la première fois de sa carrière, le Français parvient à fractionner l’écoute de son album. Déception et moule à gaufres, cette galette est tout bonnement insipide. Elle est même chiante et gluante. L’écouter d’une traite relève du défi.
Il serait trop simple de trouver la cause de cette déception, en remettant une couche sur les effets du célèbre télé crochet au sein duquel notre Louis était co-juré.
Il serait également facile de tout mettre sur la sagesse que Bertignac commence à devoir affronter en affichant la soixantaine joyeuse. Non, un rockeur ne doit pas devenir mielleux en vieillissant, ce n’est pas compris dans son code génétique. Et du mielleux, il en gerbe à grand débit, tout au long de « Suis Moi »
Mais ou se situe l’erreur ? Ou est passée la verve outrancière et le glaviot brûlant des elpees précédents ?
Pourquoi tant de mièvreries ? Et pourquoi si peu de réactions en regardant Bertignac se fourvoyer de la sorte ?
Vraiment, sur le coup, c’est avec une grande tristesse que l’on s’oblige à rédiger une chronique.
« Suis-Moi » est tout ce que Bertignac a combattu durant sa somptueuse carrière : des compositions exsangues de contenu, des lyrics fades, bref des niaiseries…
Alors oui, de temps à autre, il y a bien un bon riff de guitare. Quelques éclats qui sortent la tête de l’eau. Mais ils sont si rares qu’on les remarque tout de suite et que l’on peut en faire le compte facilement. Et c’est pour cette raison, que la déception est si grande.