Mon redac’ chef est un malin…
Derrière une phrase discrète, dans un mail sympa, il me glisse ‘… tu devrais écouter le dernier Nude Beach…’
J’ai donc extrait prioritairement la rondelle de mon tas d’albums à chroniquer. Et puis après l’avoir glissée dans le lecteur, mon oreille, terriblement affûtée, s’est tendue vers mes enceintes…
Alors qu’est-ce que ce « 77 » a vraiment dans le ventre.
Chargées de swing, gorgés d’effets de pédales et de distorsions criardes, les compos rock de ce band américain seraient très susceptibles de décoiffer Tom Petty, en personne…
Mais leurs superbes envolées auraient pu sentir la naphtaline, si passé le premier titre, le combo n’avait pas voulu imposer une power pop presque indécente…
On a du mal à croire que ce band yankee est issu de Brooklyn. S’il avait débarqué de Floride ou carrément du Texas, on n’aurait pas crié au scandale, tant leur expression sonore est musclée et propice à la sudation. Un vrai truc de mec. On imagine des gros bras qui frappent les cordes et des bottes qui claquent sur le plancher d’un bar enfumé. Tellement brut de décoffrage, qu’il aurait, de temps à autre, besoin de se dégonfler.
Il y a même un morceau de 10 minutes dont le rythme ne faiblit jamais (« I Found You »). Pas même une seconde de répit. Mais aussi de la sensibilité (« See My Way »). Parce que ‘boys can cry’, à contrario de ce raconte le gros Robert (Smith). D’ailleurs, s’ils le souhaitent, ils peuvent sécher leurs larmes sur le reste de l’album. Tout est prévu.