Cet elpee affiche un profil bipolaire. Les deux pôles sont bien distincts. Le nombre de compos qui se les partage, identiques. Deux fois quatre.
Le premier baigne dans un garage/rock, alors que le second lorgne vers le prog rock.
Surprenant, déroutant même, le résultat laisse quelque peu perplexe.
Pourtant, ouvert à ces deux styles, je dois avouer ne pas être parvenu à réellement l’appréhender. Belle prise de tête !
L’aspect garage est-il le détonateur du développement prog ? Le côté prog sert-il de vivier au garage ?
Si certaines plages vont à peine au-delà des 120 secondes, les autres oscillent autour des 7 minutes et s’autorisent des solos délictueux de guitares.
En divisant l’opus en deux parties, on aurait pu savourer deux Eps prometteurs. Sans plus. En les associant, on déstabilise le mélomane. Qui peut même se sentir mal à l’aise…
Qu’ils soient adeptes de l’un ou de l’autre style, les puristes vont tirer à boulets rouges sur l’œuvre, c’est presque une certitude…
Pourtant, au fil des écoutes, on se rend compte que la formation est pétrie de talent ; et qu’en outre, ce long playing tient parfaitement la route. Proposer sur un seul support des plages de rock lo fi bien propres et d’autres malsaines était couillu, mais savamment calculé. Le label Merge Records a le nez creux pour dénicher des artistes géniaux. Et il vient encore de le prouver en signant ce band yankee au sein de son écurie.
A la recherche de l’incontournable inconfort, un peu comme ces chaussures magnifiques qui vous explosent les pieds mais demeurent les plus belles au monde (NDR : petite pensée pour mes loafers Dr Martens que je vénère), « Frozen Letter » ne se décortique pas, il doit s’enfiler d’une seule traite, la tête et le corps, sans réfléchir…
Si, si, les yeux sont comestibles…