Détecté par les radars de la sphère indie en 2014, à travers le prisme de son lumineux single « Cayucos », Cayucas revient aujourd’hui pour accomplir l’exercice le plus périlleux de sa jeune carrière : l’album de la confirmation ! La pop ensoleillée de la bande aux jumeaux Zach et Ben Yudin allait-elle passer ce cap en se moquant des variations de modes, parfois impitoyables ? Caractérisé par son titre paradisiaque, « Dancing at the Blue Lagoon » a le bon goût de ne leurrer qui que ce soit, en proposant une musique alimentée par des rythmes africains et des mélodies sucrées (trop ?) influencées par les inégalables Vampire Weekend (« Hella »), mais également soulignée par la voix limpide de Phoenix (« Moony Eyed Walrus »), quand elle ne verse pas dans un melting-pot légèrement moins ‘mainstream’, digne de Fool’s Gold (« Dancing at the Blue Lagoon »). Dès que les références sont bien assimilées, les plages se révèlent particulièrement agréables à l’écoute. Jamais l’ennui ne guette et on s’imagine se prélasser au soleil sur le sable des côtes californiennes.
Si le résultat s’avère d’excellente facture, il faut reconnaître que l’emprise est écrasante. Un prof quelque peu sévère attribuerait aux jeunes pousses de Santa Monica un honorable 8/10 au lieu du parfait 10/10 ; car il ne pourrait déterminer si l’élève a copié –ou pas– sur son voisin de classe...