Quand un Français part vivre son rêve américain et se prend pour Sam Beam, il devient Redeye.
Loin de sa marinière et son bonnet Saint James, Guillaume Fresneau coiffe un stetson et fait rutiler les chromes de sa dodge sur « The Memory Layers »
D’un timbre de voix ronflant, mais sans la profondeur d’un crooner, il déclame son attachement à sa nouvelle patrie en lui rendant un hommage touchant. Il y a du piano et de la guitare, mais toutes les cordes ont la part belle, quelles qu’elles soient. Techniquement, l’instrumentation est irréprochable. Les arrangements sont soignés, dans l’esprit yankee. Les compos sont solides. Mais pas inoubliables. Elles ont la couleur et le parfum de l’americana mais ce n’est pas de l’americana.
En fait, il manque à ce « The Memory Lanes » une âme. On aurait apprécié une prise de risque, un moment qui se détache ou décolle. Un geste de travers qui aurait communiqué un zeste d’originalité. Mais au final, « The Memory Lanes » n’est qu’un autre album de folk noyé parmi des tonnes d’autres albums de folk. Redeye est certainement un bon élève, mais parfois un cancre est bien plus créatif…