Alabama Shakes a publié son premier elpee, « Boys and Girls », en 2012. Un disque qui apportait un nouveau souffle au rock, en agrégeant soul, garage, blues et même roots. Un mélange éclectique fort risqué mais payant, puisque l’elpee avait récolté un véritable succès.
On attendait donc impatiemment le deuxième effort du quintet. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous n’avons pas été déçus. Après une intro destinée à pénétrer en douceur l’œuvre, tout s’accélère dès « Dont Wanna Fight ». Le titre est addictif et permet au mélomane lambda de découvrir la voix fantastique et puissante de Britanny Howard. Souvent comparée à Janis Joplin, celle de la chanteuse afro-américaine illumine la grande majorité des compositions de cet opus. Tantôt mélancolique, tantôt enflammée, elle se fond à merveille dans l’expression sonore. Qui a pris encore de l’amplitude, à travers un long playing varié où chaque chanson est vraiment différente. En outre, « Sound And Color » regorge de morceaux marquants. Appuyé par un jeu de cordes bien funky, « Future People » se distingue par son refrain efficace. Imprimé sur un tempo frénétique, « The Greatest » surprend après deux chansons plus paisibles. Mais le sommet de cet LP est clairement atteint par « Gimme All Your Love », une piste qui synthétise toutes les influences du groupe pour en extraire la quintessence. Mais la surprise procède du contraste entre la voix tour à tour mélancolique ou courroucée de la rondelette Howard. Un sentiment que reflète l’enchaînement entre les couplets, où elle déprime, et le refrain, où elle hurle sa rage. Brillant !
Si l’album s’essouffle légèrement dans son dernier tiers, « Sound and Color » n’en reste pas moins excellent. Les Américains y démontrent leur art à jongler avec des tas de styles pour offrir un voyage de 47 minutes à la fin duquel l’auditeur aura bien du mal à en définir précisément la nature…