Ex-trio devenu ‘one girl band’, La Féline (merci Jacques Tourneur !) est devenu, depuis 2014 –date de la sortie du long playing « Adieu L’Enfance »– le projet solo d’Agnès Gayraud (NDR : également critique musicale à Libération et Docteur en Philo à ses heures perdues…) Elle publie aujourd’hui « Triomphe », un opus qui a reçu un accueil critique prophétiquement annoncé par son titre…
Sa pop véhicule des accents ‘variétés’ ou ‘chanson’ française. S’y pose des textes poétiques d’une belle richesse, liés aux monde du Japonais Miyazaki, à l’univers médiéval (NDR : oui, oui, même si cette description ne semble pas glamour, elle l’est, et franchement) ou à l’œuvre de Marguerite Duras. Et l’ensemble est entretenu par une instrumentation légère aux textures toutefois complexes, à l’instar de « Le Royaume », caractérisé par ses interventions tortueuses au saxophone ou de « Comité Rouge », dont le final monte progressivement en crescendo. Fauve délicate, La Féline ne sort pas ses griffes d’emblée mais propage plutôt de doux et racés miaulements pop à travers son double baptisé ‘Senga’ (anagramme d’Agnès) – aventurière tropicale incarnée dans le très convaincant et tribal morceau d’ouverture du même nom– ou par « Gianni », un morceau euphorisant dont le refrain est chanté en italien. Les compos sont variées. Les textures sont multiples. On a ainsi droit à des sonorités orientales sur « La Femme du Kiosque sur l’Eau » et un feeling pop instantanément accrocheur lors du magnifique « Séparés ».
« Triomphe » est un titre parfaitement judicieux, tant il est rare qu’un album de chanson française parvienne à marier accessibilité et exigence avec tant de maestria…