Douze longues années après la séparation de Cousteau, le principal auteur-compositeur Davey Ray Moor et le chanteur Liam McKahey ont décidé de remonter le groupe. En ajoutant un X au patronyme, signe censé symboliser un baiser et une cicatrice. Entre 2009 et 2015, le combo a publié deux albums, d’une musique que les médias ont décrite comme née d’un croisement entre celle de Burt Bacharach, Scott Walker et David Bowie circa « Lodger ». Issu de son opus éponyme, le single « The Last Good Day of the Year » figure dans la B.O. du film « Il se marièrent et eurent beaucoup d’enfants », long métrage mettant en scène Charlotte Gainsbourg. Et ce titre rencontre un certain succès.
Découpé en 10 pistes, cet elpee est riche en instrumentation. Outre la structure basique basse/guitare/batterie, on y croise piano, cuivres, contrebasses, violons, violoncelles, marimbas, sans oublier les chœurs, une boîte à rythmes et les arrangements. Dans un style qui aurait pu naître d’une rencontre hypothétique entre The Apartments, Tindersticks et Divine Comedy, McKahey venant y poser son baryton expressif, sis entre feus Colin Vearncombe (Black) et David Bowie. Les ballades sentimentales mélancoliques sont légion. Parfois elles trempent dans le jazz/blues quand elles ne sont pas nightclubbiennes ou alors tramées dans la pop noire, décadente, baroque voire soul. Il y a bien le plus offensif et électrique « This red lines », mais le meilleur titre est incontestablement la valse lente « The innermost light », un morceau coécrit par Carl Barât (Libertines), dans un registre digne de la version du « I put a spell in you » d’Alan Price Set (NDR : pour rappel c’est une compo signée Screamin’ Jay Hawkins).
Bref, une œuvre qui ne manque pas de charme, mais qui souffre d’une trop grande uniformité dans le ton…