Après avoir sévi chez The Loft et Weather Prophets –c’était avant 1988– Peter Astor s’est lancé dans une carrière solo. Mais on ne peut pas dire qu’elle ait été prolifique, puisqu’à ce jour, il n’a publié que 8 elpees studio. Faut dire qu’entre 95 et 2005 et 2006 et 2001, il s’est réservé plusieurs pauses, notamment pour enseigner et donner des conférences à l’Université de Westminster à Londres. En 2016, il avait quand même gravé « Spilt milk », un disque pour lequel il avait reçu le concours d’un solide backing group impliquant notamment la chanteuse Pam Berry ainsi que James Hoare (Ultimate Painting, Proper Ornaments, Veronica Falls), à la mise en forme, à la gratte électrique, aux claviers, aux drums, à la basse et tutti quanti. Et si les mêmes collaborateurs sont toujours de la partie pour « One of the ghost », c’est la section rythmique de Wave Pictures, en l’occurrence le bassiste Franic Rozycki et le batteur Jonny Helm, qui ont apporté leur concours.
Le titre du long playing se réfère à l’habitude prise par Peter de servir deux verres, quand il déguste son meilleur vin. Il s’en réserve un pour lui et l’autre pour les amis disparus. Et cette compo épouse un sens mélodique proche d’un Guided By Voices. Les harmonies vocales sont superbes, byrdsiennes même, tout au long de « Walker ». Imprimé sur le tempo du boogie, « Water tower » est particulièrement accrocheur. Et si « Only child » trace une ligne de basse réminiscente de T.Rex, le riff de gratte rythmique adopte celui du Creedence Clearwater Revival. Des éclats de gratte torturés alimentent le vif « Goden boy ». Subtils et carillonnants, il enrichissent un groove folk rock emprunté à Go-Betweens, à moins que ce ne soit à un Robyn Hitchcock de ses débuts, sur « You better dream » et semblent hantés par le spectre de Roger McGuinn sur le plus pop « Magician & assistant ». La voix de Peter rappelle celle de Stephen Duffy sur « Injury time », un autre folk rock, mais à coloration 60’s. On épinglera encore deux pistes plus minimalistes, abordées dans l’esprit du titre maître. Donc avec l’humour qui caractérise l’artiste. D’abord la ballade « Tango uniform », un portrait bouleversant des derniers moments de la vie. Puis « Dead Fred », une référence à la fois poignante mais pleine de philosophie à feu Fred Astaire.