Face à l’échec, certains persistent et signent alors que d’autres prennent le recul nécessaire et tentent de rebondir.
Bénabar (nom inspiré du clown Barnabé, mais en verlan) appartient à cette seconde catégorie d’artistes.
Son précédent opus, « Inspiré de faits réels », n’avait rencontré ni le succès populaire, ni même médiatique…
Un échec cuisant pour celui qui cartonne depuis la sortie de son premier elpee, « La p’tite monnaie », gravé en 1997. Depuis, il a vendu plus de 3 millions de disques, publié son lot de chansons incontournables et intemporelles comme l’entêtant « L’effet papillon » (2008), mais également décroché 3 ‘Victoires de la musique’.
Quatre longues années se sont écoulées au cours desquelles Bruno Nicolini s’est recentré sur lui-même à l’aide de l’écriture, du théâtre ou encore en collaborant au dernier album de Serge Lama.
« Le début de la suite », intégralement réalisé à Bordeaux par Marck Daumail (la moitié de Cocoon), constitue sans doute l’amorce d’un virage à 180°. Moins plaintif, cet LP adopte une forme de positivisme auquel l’artiste ne nous avait pas habitués jusqu’alors.
Il s’y livre simplement dans un quotidien fait de rencontres. A l’instar de « La petite vendeuse », une fille qui fumait sa clope derrière les Galeries Lafayette. « Chevaliers sans armure » traite de la situation difficile vécue par les enfants dans les hôpitaux. « Chauffard » soulève la question des injustices infligées aux victimes et à leur famille, face aux inconscients de la route. Le tout dans le reflet nostalgique de son miroir, et tout particulièrement à travers « On jouait fort », qui évoque son début de carrière...
C’est justement cette volonté de se rapprocher du plus grand public qui laisse un goût d’inachevé.
Pauvres, les textes manquent cruellement de conviction. Sa verve originelle engagée a laissé place à de la comptine un peu trop mielleuse…
Sin on peut admettre que les sonorités parfois proches de l’électro procurent une certaine fraîcheur et une forme de spontanéité, l’album déçoit malgré tout ; l’absence de mélodie accrocheuse renforçant encore ce sentiment de complaisance.
Dommage pour un retour qui aurait pu être gagnant. Gageons juste que « Le début de la suite », ne soit pas celui de la fin…