« Paradox » constitue la bande originale du film du même nom, réalisé par la compagne de Neil Young, l’actrice Darryl Hannah. Un western tourné dans les Rocheuses, au Canada et aux States, au cours duquel le Canadien et les musiciens de Promise of The Real jouent le rôle de cow-boys plongés dans une aventure futuriste et surtout farfelue.
Il s’agit cependant du troisième LP pour lequel le Canadien a reçu le concours de cette formation, au sein de laquelle figurent les fils de Willie Nelson. Sur les 21 plages de ce long playing, figurent de nombreux interludes, parfois de quelques secondes, qui ont également servi à la B.O. de ce moyen métrage (NDR : 1h13). L’opus alterne morceaux acoustiques et électriques. Il y a même un extrait de 46’, réservé au « Happy together » des Turtles, chanté quasi-a cappella, si on ne tient pas compte des sifflotements et des quelques accords de banjo. D’ailleurs, de nombreux titres semblent avoir été enregistrés atour d’un feu de camp.
On va donc ce pencher sur la quintessence de cet opus. Côté ‘unplugged’, on épinglera une version épurée de « Show me », une plage issue de « Peace trail », qui aurait pu figurer sur l’album « Harvest ». Puis le titre maître de cet opus susvisé, interprété à l’orgue à soufflets. Tout comme le crépusculaire « Pocahontas ». Lukas, le fils de Willie, se consacre au micro sur quelques morceaux, dont le blues « How long » et « Diggin’ in the dirt » composé par Neil et les deux fistons du légendaire octogénaire. Face électrique, l’elpee recèle une adaptation de « Cowgirl in the sand » (« Everybody knows this is nowhere ») rebaptisée pour la circonstance « Cowgirl jam ». Dix minutes instrumentales, chargées d’intensité crazyhorsienne. Dommage, que la voix du Canadien soit totalement absente. Puis deux pistes imprimées sur un tempo tribal, amérindien, soit « Hey » et encore un blues intitulé « Running to the silver eagle ».
Bref, en tirant dans toutes le directions, Neil et sa bande n’ont blessé personne. C’était du cinéma ! D’ailleurs en final, caractérisé par sa jolie mélodie et ses arrangements à la Walt Disney, « Tumblewood » pourrait servir à la bande originale d’un dessin animé pour enfants. Un autre paradoxe !