« I was a swallow », le 4ème full album du couple de Chicago, s’ébauche sur un premier morceau mitigé, où la voix de Christa Meyer -sur le fil du rasoir- n’augure pas l’enchantement ; puis petit à petit, cette voix prend mystérieusement de l’assurance pour rejoindre le timbre grave et profond de Joan Baez. Un piano en mode mineur, un clin d’œil cabaret, des mélodies épurées, et l’album prend soudainement des ailes. On commence à se complaire dans cette atmosphère feutrée, à la fois sombre et glamour sans être surjouée. Des touches de sensualité mêlées de décadence qui évoquent l’univers des Dresden Dolls ; une pesanteur qui s’attarde volontiers sur chaque instant avant de céder à des airs tango plus légers. Puerto Muerto, délaissant les tentatives punk-folk incertaines de ses précédents albums, entrouvre un style intimiste et doucement hanté. Esthétique et imagé, on peut fermer les yeux et voir la fumée bleutée, le maquillage sensuel de la diva, les regards embrumés et captivés ; résolument nocturne, « I was a swallow » captive par la justesse d’interprétation de cet univers doux-amer.