Ils sont innombrables, ces songwriters à la voix de velours, guitare en bandoulière. Les surprises sont donc rares. Fionn Regan peut se targuer d’en être une, et non des moindres. Avant lui, Damien Rice, Josh Ritter, Elliott Smith, José Gonzales - pour ne citer qu’eux - se sont démarqués. « The end of history » est un joli recueil de chansons mélancoliques. Le folk de l’Irlandais est comparable au finger-picking de Bert Jansch, au dépouillement de Dylan et à la poésie (parfois cruelle) de Nick Drake. Excellent guitariste, Fionn Regan n’hésite pas à dépoussiérer le piano (« Bunker or basement ») mais sait rester sobre. Ce minimalisme renvoie à l’essentiel : des mélodies imparables et une plume intelligente. Sombrement réaliste mais aussi empreint de naïveté (« Hey Rabbit » emmène où ‘Alice au pays des merveilles’ nous a laissé), ce premier opus est une étonnante réussite. ‘For the loneliness you foster, I suggest Paul Auster’, le conseil est intéressant, la chanson magnifique (« Put a penny in a slot »). Et s’il a le falsetto de Damien Rice (« The cowshed ») et l’habilité de José Gonzales (« Hunters Map »), Fionn Regan possède surtout un univers littéraire, une humilité et une maturité qui laisse présager que « The end of history » n’est que le remarquable début de l’histoire.