Ils aiment tout le monde, tout le monde les aime. En deux ans, les paillettes sonores des Scissor Sisters ont fait mouiller les strings du monde entier. En salle ou en festival, l’énergie exubérante de ces uranistes convaincus allait frapper un grand coup. Mais après « Take Your Mama », « Tits On The Radio », « Laura » ou l’impayable reprise du « Confortably Numb » du Floyd que pouvait-on espérer des Scissor Sisters ? Une avalanche de tubes disco-rock, maniérés et foutrement percutants. Rien de plus. Et « Ta-Dah » ! Le nouveau bébé des Sœurs Ciseaux tient la cadence infernale rythmant son premier album. Jake Shears chante toujours comme un Bee Gees imberbe chopé à l’EPO. De sa voix de diva délurée, Ana Matronic se tient à ses côtés, prête à lui remettre la queue entre les jambes au moindre faux pas.
« Ta-Dah » s’ouvre par « I Don’t Feel Like Dancin’ », tube interplanétaire pour réconcilier martiens et humains le temps d’une fièvre du samedi soir bien arrosée. On sautille sur « She’s My Man », chanson influencée par l’ouragan Katrina et ses milliers de morts. Sous le strass, les Scissor Sisters chantent le stress d’une vie atrocement banale. Et sous ses grands airs, on découvre un groupe plutôt terre-à-terre. On danse. Encore et encore. « I Can’t Decide » nous met le feu au cul. Impossible de tenir en place. « Ta-Dah » ! Tels des toupies, nos corps virevoltent au rythme d’un hymne hallucinant à « Paul McCartney ». Quand on vous disait qu’ils aimaient tout le monde... Au fait, savez-vous que Jake Shears est un fan transi de Ministry ?