Dans la plus pure tradition americana, le singer songwriter Matthew Bayot entrouvre le portique de son jardin secret. Entre une guitare et un banjo, l’auditeur apaisé découvre ce nouvel adepte du sitar, être sensible, âme artistique perdue entre l’Inde et les grandes étendues nord-américaines. « Circling Buzzards » présente de beaux atouts. C’est un disque artisanal fouillé, pétri d’influences passionnées, d’un amour profond pour les musiques. Car ici, il est bien question de musiques. Matthew Bayot se perd sur les strates continentales. Au terme de ses voyages mystiques, il revient armé d’un sitar, dont il joue avidement dans un style inspiré des performances du maître de Bénarès, le grand Ravi Shankar. A l’écoute d’un trip acide comme « Gin With Jodi », la référence devient inévitable. Les chansons de Bayot traversent des contrées connues, des villages où résident South San Gabriel, Sufjan Stevens, d’illustres lieux de pèlerinage où reposent Georges Harrison, Elliot Smith. La musique de Matthew Bayot est belle, elle laisse entrevoir une nouvelle hallucination hippie sur l’Inde, ses coutumes et ses croyances. Cette illusion repose sur dix chansons, gracieusement ficelées autour d’un sitar universel. L’instrument d’une seule nation. Under a Groove ?