Effusion féroce et rétroactive élaborée à base de punk rock, de power pop et de résidus new wave, la musique des Epoxies mise radicalement sur l'originalité. Apparus en 2000 à Portland, au cœur de leur Oregon natal, les Epoxies sortent aujourd'hui "Stop The Future", deuxième disque farouche et rudimentaire, coup de pied aux couilles de l'ennui. Prêts à ‘endiguer le futur’, les cinq larbins avaient déjà prévenu leur auditoire par l'entremise d'un album éponyme unanimement accueilli par la critique et la scène punk d'alors. Car s'ils ont l'air de ringards finis, les Epoxies dégagent un style singulier et atypique dans le paysage rock(ambolesque) actuel. Vêtus de cuir sombre, de vestes en latex et épousant des dégaines de sado masos en manque de sensations fortes, ces charlots présentent de nombreux atouts. Le plus beau réside sans aucun doute dans la charmante mécanique de la chanteuse Roxy Epoxy. Néanmoins, le reste de la compagnie vaut également son pesant d'or : Shock Diode à la basse, Viz Spectrum à la guitare, le Docteur Grip (grippe?) à la batterie et l'entêtant clavier de Moxie Static viennent compléter cet étrange tableau de Modern Art. Sortes de rockers androïdes, les Epoxies s'attachent à mettre au goût du jour un punk futuriste flingué en pleine évolution. Plus exubérant que The Faint, rappelant joyeusement la délicieuse touche vocale de Déborah Harry (Blondie), on coincera sans mal ce disque entre ceux des vieux B-52's et des sympathiques jeunots de Pretty Girls Make Graves.