Effluves de jouvence, émotions et premières sensations. The Forecast, c'est un peu l'histoire d'une jeunesse réussie. Le genre de groupe indie découvert, un jour, au hasard d'un présentoir de disques. Un album qu'on achète sans la moindre conviction. Mais une fois sur la platine, The Forecast s'incruste et la relation devient fusionnelle. La passion s'installe et le rêve américain recouvre ses racines adolescentes. C'est ainsi… Ensuite, de longues et ‘tardives conversations nocturnes’ seraient nécessaires pour dévoiler à nos potes les raisons de cette nouvelle marotte. Alors, on se lancerait dans des arguments farfelus, des explications tarées du genre: ‘cet entortillage de voix masculines et féminines fleure bon la Californie !’ Oui, mais pas de bol, The Forecast est un quatuor de Peoria, en Illinois: un groupe plombé de références flagrantes, peut-être gênantes (Jimmy Eat World ou The Get Up Kids en tête). Et puis, Dustin Addis, guitariste émérite, semble avoir décalqué ses écorchures vocales sur celles de Nikola Sarcevic, le chanteur de Millencolin. Et lorsque sa bassiste de Shannon Burns lui répond d'une voix adolescente, c'est la légèreté des Lemonheads qui trépasse (le timbre de la petite Burns évoque irrémédiablement le refrain entêtant de Juliana Hatfield sur "It's a shame about Ray"). Ce truc s'apparente à de l'emo-punk-pop pour jeunots en pleine crise identitaire… Et comment ! "Late night conversations" transpire d'une mélancolie urgente, d'une émotion palpable. Et de fait, The Forecast joue sur l'émotivité d'un public en proie à ce genre de cornichoneries plaintives. Et paf. Ces petits salopards ont réussi à nous toucher là où la douleur devient bonheur: en plein cœur. Allez, ça suffit comme ça… Tous à vos BMX, on va draguer les filles !