La mutation canadienne a de quoi impressionner… Tel un feu de forêt ravageant des milliers d’hectares de pinèdes, les groupes canadiens balayent violemment le paysage musical. Ils sont devenus incontrôlables : personne ne saisit la direction de ces flammes créatrices et le vent ne cesse de tourner. Broken Social Scene, The Hidden Cameras, Peaches, Feist ou les inénarrables Arcade Fire soufflent sur les braises de cette nouvelle ère artistique. Aujourd’hui, c’est Metric qui sort du brasier. Leur mélange de rock’n roll et de pop eighties, imbibée de synthé jusqu’à l’os, a de quoi nous refroidir. Pourtant, ces trublions disposent d’une indiscutable fibre populaire, le sens du refrain entraînant. La base du système Metric porte un nom : Emily Haines. L’ingénue a déjà collaboré avec les potes de Broken Social Scene mais, non contente de sa position au sein de la formation, elle part fonder Metric, sa nouvelle entité. Le tube interplanétaire en ligne de mire, les Canadiens alignent « Combat Baby » et « Dead Disco ». C’est pas mal. Et ensuite ? Ensuite, le ‘bas’ résille commence à blesser. Car au final, ce disque de Metric manque cruellement de cohésion. On ne peut rien reprocher aux comptines électro-pop du quatuor. Mais on ne peut les encenser. Les dix chansons présentées sur « Old World Underground, Where Are You Now? » sont privées du ciment unificateur. C’est une certitude : quelque chose a merdé dans le synthé ! Et si on le balançait ?