Une fois de plus, le ‘renouveau de la chanson française’ se renouvelle. Et pour la circonstance, c’est Renaud Papillon qui s’y colle. Alors, oublions le piano bcbg du timide Vincent Delerm, écartons les gentils textes à la nicotine de Carla Bruni et gommons la bouille de gendre idéal de Bénabar. Mais diable, que nous reste-t-il ? La réponse est à chercher du côté de Toulouse où sévit Renaud Papillon Paravel. « Subliminable », nouvel album de ce drôle de personnage, se décline en deux chapitres. Deux disques aux tempos lents, deux actes inséparables comme l’évolution de la chrysalide Paravel, entre le stade chenille et le stade Papillon. Dans cet univers, les mélodies sont enfermées dans un cocon de soie et ne sortent que pour frôler l’insatiable voix-off de Renaud Papillon Paravel. Cet ancien graphiste, dessinateur de pochettes de disques et d’affiches de concerts, signe un deuxième album insaisissable, une œuvre complexe. D’une part, « Subliminable » contient suffisamment de mots, d’idées et d’histoires pour s’assimiler à l’ouvrage d’un écrivain saoulé par la littérature, ensorcelé par la douce melody (Nelson ?) d’une pièce musicale. D’autre part, les textes de Renaud Papillon Paravel survolent allégrement leurs accompagnateurs sonores, laissant une inextricable sensation dans l’oreille du mélomane. Mais comme le résume si bien l’artiste, sur « Chanter sous la douche » : ‘J’ai pas de chansons à chanter sous la douche. Alors supportez-moi comme je suis !’. Pour son album, Renaud a opté pour un titre annonciateur : une contraction entre la ‘sublime’ maîtrise d’une langue française totalement réinventée et la parure mélodique ‘minable’ qui habille ses compositions. Entre sublime et minable, il lui restera à choisir la meilleure des voies et de ne jamais oublier que souvent, la vie ne tient qu’à un battement d’aile… de Papillon.