En littérature ou en musique, pour parler d’amours déchus, d’heureuses amourettes ou de solitudes éperdues, les mots de la langue française gomment la concurrence linguistique à grands coups d’effaceurs. Conscientes de leur fonction romantique, les lettres s’amusent et se promènent sur le tableau noir de nos deux professeurs au cœur brisé : Thomas Winter et (Nicolas) Bogue. "Sur la Colline", il pleut toujours. Mes yeux sont secs, mon cœur déprime. L’improbable duo excelle dans l’art contagieux de troquer une triste réalité contre une tendre dose épicée d’existentialisme romantique. Amateurs confidentiels de textes crus et d’infaillibles mélodies, Winter et Bogue maîtrisent la chanson française, la légèreté narrative, le poids des mots. A travers des paysages érotiques où ne subsistent que haine et rancune, les deux garçons chantent et confessent nos plus sombres pensées. "Sur la colline", deuxième album confondant, élève sans mièvrerie nos animosités les plus acérées vers des sommets pacifiques, des panoramas de mélancolie poétique.