Chouette, une nouvelle collaboration de Lisa Kekaula des BellRays ! Après vérification et inspection fouillée du mince livret fournit par The Dt’s, il faut s’y résoudre : pas de Lisa Kekaula au rendez-vous. A sa place, une certaine Diana Young-Blanchard (très joli patronyme pour évoluer dans le milieu) s’applique à éructer le patrimoine de Tina Turner, d’Aretha Franklin ou de Janis Joplin sur un mode résolument rock’n’roll. En provenance de Seattle, le quatuor, mû par l’énergie intensive du timbre de Diana, cultive les clichés sans vergogne. Histoires de flingues ("Loaded Gun"), d’amours sulfureux ("The Hurt Is Over"), de meurtres sordides ("On The Ground") et de grosses cylindrées pilotées par des équipées sauvages de barbus en perfecto ("Chopper") se bousculent ainsi au portillon. "Hard Fixed" se range incontestablement entre le "Let It Blast" des BellRays et le "Kick Out The Jams" du MC5. The Dt’s balance la sauce, soul punk de première classe. La recette est connue : musique vintage (toujours ?) dans l’air du temps, fiévreuse et colérique comme une rage de dents mal soignée. La guitare rutile, la batterie fracasse les temps morts, le moindre instant dénudé de son. De temps à autres, un clavier vient passer la tête avant d’être décapité par la puissance vocale tranchante de Diana, nouvelle princesse de nos nuits d’ivresses.