Toujours sous le charme de leur précédent "Seven Easy Pieces", nous nous empressions de découvrir le dernier disque des Cobras de Detroit. Sortis de l’ombre de la "Motor City" par l’entremise du surplus lumineux dégagé par les projecteurs braqués sur les White Stripes, les Detroit Cobras sont parvenus à sortir leur épingle du jeu. De publicités (Pampers, Coca-Cola) en concerts, le combo est parvenu à ressusciter les premières heures du rock’n’roll en se spécialisant dans l’art de la reprise. Hank Ballard, Steve Cropper, Bobby Womack ou encore Dan Penn figurent au rang des relectures proposées sur le nouveau bébé des Detroit Cobras. Souvent pointés du doigt comme une sorte de photocopieuse spécialisée dans la reproduction de covers obscures, les ‘five’ de la ‘Motor City’ méritent davantage de considération. Les écoutes jouissives engendrées par "Baby Let Me Hold Your Hand", "Everybody’s Going Wild" ou "Cha Cha Twist” en attestent. The Detroit Cobras met en lumière le patrimoine mondial du blues, de la soul et du rock. Ni plus ni moins. Emmenés par le timbre suave de cette tigresse de Rachel Nagy, les musiciens se démènent, s’acharnent et exhibent un héritage trop longtemps négligé, une mémoire collective menacée de désuétude. Régénérateurs d’une forme sécurisante, dénicheurs de titres historiques abandonnés dans une vieille manne de brocanteur, les Cobras se présentent finalement comme les meilleurs archéologues d’une histoire sans fin.