Nouvelle femme forte de la scène R'n'B britannique, Estelle nous propose un album original, fraîche alternative à la cellulite sonore des productions américaines. Célébrée comme la nouvelle sensation du rap anglais, la miss visite, en réalité, des contrées bien plus vastes en traversant des paysages esquissés de soul, de funk et de pop. Dès "1980", la plage d'ouverture commémorative de son année de naissance, la demoiselle invite les Destiny's Child à recommencer un petit régime, à foncer à toute vitesse dans leur salle de muscu, sans oublier de se faire prescrire un peu de créatine pour le petit déj'. L'énergie dégagée par Estelle ne peut laisser l'auditeur sans réaction. Des titres comme "Go Gone", "Free" ou "Dance Bitch" sont autant de tubes potentiels, rythmés par un groove percutant et entêtant. La puissance vocale d'Estelle apporte une vitalité instinctive à ses compositions urbaines qui sentent bons la Tamise et les effluves londoniennes. La ‘perle noire’ se paie même le luxe d'une chanson d'amour ("I Wanna Love You") prête à chatouiller les charts à la moindre intrusion dans la BO d'un blockbuster de fin d'année. La longueur du disque reste finalement le seul bémol notable de la performance d'Estelle.