Guillaume Fresneau aime brouiller les pistes. Après avoir sévi au sein du duo Dahlia, en compagnie d’Armel Talarmain, il a fondé son propre projet, qu’il a d’abord appelé Redeye avant de le rebaptiser (Thisis) Redeye. Fasciné par le Texas, ce Français y vit depuis quelques années, et son nouvel opus nous entraîne à travers l’Amérique, ses grands espaces mais aussi les grandes villes, lorsqu’il ne parle pas de la nature ou des tourments de l’existence ; un disque enregistré à Austin sous la houlette de Dan Duszynski, producteur qui a notamment bossé pour Molly Burch et Jess Williamson.
Mêlant pop, rock, folk, americana et/ou psychédélisme, la musique évoque tour à tour REM ou Centro-Matic, la voix de Guillaume campant même un hybride entre celle de Michael Stipe et de Will Johnson. Souvent mid tempo, les compos trempent dans une forme de mélancolie douce. Les cordes acoustiques et électriques entrent parfaitement en osmose, ces dernières, tintinnabulantes ou légèrement acides, se révélant alors davantage ensoleillées. Parfois un filet d’orgue vintage ou un souffle discret d’harmonica vient enrichir l’ensemble, à l’instar du meilleur morceau de l’opus, « Sons & daughters ». Le long playing s’achève par deux plages contemplatives, « The innocent one » et « Don’t you go », deux pistes qui lorgnent plutôt vers Midlake, mais manquent cruellement de relief…