On ne peut pas dire que la Belgique soit une terre de reggae. Hormis Panache Culture et U-Man, peu d’artistes du genre ont réussi à sortir de leur local de répétition. Mika est un projet reggae roots centré sur la figure de Sophie Michalakoudis, citoyenne belge d’origine grecque. Le premier maxi de Mika remonte à 1988, et on ne peut que saluer et respecter la persévérance de cette artiste qui nous propose ici un deuxième album. Un disque pour lequel elle a reçu le concours du bassiste Jean-Paul Izizaw, à la composition ; mais également de quelques illustres invités dont Steel Pulse. Côté musique, nous ne sommes pas loin des productions digitales roots anglaises entendues sur le label Universal Egg ou encore chez Jah Shaka. Rythmiques ‘rockers’, grosses basses, cuivres militants et effets dub à tout va, les solides compos (« Everyone », « Tonight », « Il n’est pas trop tard ») bénéficient d’une production qui n’a pas à rougir face aux grands frères étrangers. Vocalement, le style de Sophie Michalakoudis me rappelle les chanteuses de new wave qui s’essayaient au reggae. Le tout passe mieux en français, le recours à l’anglais manquant de naturel. Un produit pas mal foutu mais qui aurait gagné à conserver un ancrage francophone.