Walter Gervers, membre fondateur et bassiste de Foals, a donc tiré sa révérence. Il n’a pas été remplacé. Les autres musicos ont donc décidé de pallier à cette absence par le recours à des lignes analogiques placées sur des synthés. Des textures électroniques qui reproduisent aussi bien des timbales, des clochettes, des marimbas que des beats. Parfois on pense à une rencontre entre Ryūichi Sakamoto et Depeche Mode. A l’instar du single « Exits », une compo caractérisée par ses harmonies vocales hymniques. L’esprit du musicien/compositeur/producteur japonais hante également l’excellent « White Onions ». Mais la quintessence de l’opus est atteinte sur la pop song classique et entraînante « On the luna », un morceau au cours duquel on retrouve ces riffs de gratte cinglants, ainsi que l’expérimental, particulièrement fouillé, « Cafe d’Athens », une piste dont la rythmique s’inspire de Radiohead alors que la mélodie lorgne vers Jamie XX. Mais hormis le saccadé « Syrups » ainsi que la plage finale « I’m done with the world (& it’s done wigh me) », sorte d’épitaphe en piano/voix, le reste fait quand même pâle figure, l’électro contaminant l’expression sonore au lieu de l’enrichir.
On retiendra quand même les lyrics des compos qui traitent aussi bien des troubles sociopolitiques, de l’instabilité économique que de l’inquiétude face au changement climatique.
A l’origine, Foals avait prévu de graver un double elpee. Finalement, il y en aura deux, dont le second devrait paraître dès l’automne prochain.