Charlotte est la fille de deux personnalités qui sont parvenues à se faire une place dans le monde très fermé du show business alors que pratiquement tout le monde les a oubliées (ou presque).
Qui sont-elles ? Muriel Dacq (Tropique) et Alec Mansion (Léopold Nord & vous) qui ont vendu près de deux millions de disques au cours des années 80. Qui peut se targuer aujourd’hui de pouvoir réaliser une telle prouesse ?
Nouvelle voix dans le paysage musical belge donc, la demoiselle évoque Lana Del Rey tant dans le mysticisme qu’à travers l'esthétique, les vidéos, le style vestimentaire et (accessoirement) musical.
Intitulé « Force et Amour », son elpee est plutôt réussi. L’essentiel des ingrédients sont réunis : un soupçon d’électro, une voix suave susceptible de vous flanquer des frissons partout (NDR : la plage d’ouverture vaut à elle seule le détour), des titres courts et des refrains que l’on aimerait revivre en boucle…
Ses quatre premiers singles « Pars », « Ta peau », « Fuis » et « Je plane » ont été largement diffusés sur les ondes radiophoniques et ont suscité une franche curiosité chez les auditeurs.
Sur fond de dream/pop, cet opus est un condensé d’émotions fulgurantes et intransigeantes entre rêve et réalité. Quelque chose de positif avec un spectre plus dark à la fois.
Les textes sont écrits en français et racontent de vraies histoires engageantes et faussement légères. Elle s’épanche sur des amours passionnément envoûtants lorsqu’elle n’aborde pas l’individualisme ou la collectivité (« Nous sommes ») à travers le prisme des yeux d’une jeune fille de son époque.
Elle aime aussi (se) raconter sur des sujets plus personnels « Ta peau », titre qui dépeint une relation de couple fragile et fusionnelle à la fois. Charlotte est une toute jeune femme qui déborde d’idéaux alors que les séparations et les divorces n’ont jamais enregistré un tel boom aujourd’hui. Paradoxe quand tu nous tiens…
Si vous aimez l’univers d’un certain Daughter, groupe de shoegazing britannique, drivé par Elena Tonra, vous devriez succomber à l’expression sonore libérée par cet LP.
Bref, de l’amour il y a, sans aucun doute. De la force, un peu moins, en tout cas dans le sens primitif du terme. Si ce n’est alors de la force de persuasion. Ou la force de l’amour ?