Fils du chanteur Marka et de la comédienne Laurence Bibot, Roméo s’est affranchi de son pote Le Motel (dont l’ombre plane cependant encore sur la plage d’ouverture, « Intro ») en publiant un recueil de ‘poésies’ urbaines baptisé « Chocolat ».
Le titre de l’album n’a évidemment pas été choisi au hasard ! Il évoque (mais pas que !) ce rapport intime que le Belge entretien avec cette friandise. Et quoi de plus normal que de mettre en exergue la belle capitale lors d’un « Bruxelles », chanté dans les deux langues nationales en compagnie de Zwangere Guy, preuve que les tensions linguistiques n’existent que par ceux qui les créent.
Les collaborations sont nombreuses et s’internationalisent : Todiefor, Vladimir Cauchemar, Matthieu Chedid, Témé Tan ou encore Damon Albarn (Blur). Pas étonnant puisque le gaillard a acquis une certaine expérience en côtoyant, notamment, L’Or du Commun, Caballero & JeanJass, Angèle (évidemment), Lomepal, Thérapie Taxi ou encore HER…
Le frère d’Angèle s’offre le luxe de proposer un album varié et (réellement) engagé. Introspectif aussi lorsqu’il évoque ses ruptures à travers « Malade », « Parano » –morceau au cours duquel la griffe de -M- colle parfaitement à l’univers du rappeur tout en lui apportant une touche atmosphérique– ou encore le punchy « Dis moi » (et ses beats répétitifs), sans oublier ses amours au « Soleil » (chaleureux, rayonnant et positif), son succès « Solo » ainsi que « Normal » révélant ses rapports avec certaines substances illicites comme le souligne le titre maître…
Si la plupart des compositions n’apportent en réalité pas grand-chose, elles feront à coup sûr le bonheur des adolescents dans les cours de récréation qui y verront là un bon sujet de conversation. D’autant plus que l’absence de fine dentelle risque certainement d’alimenter leurs fantasmes (« T’es bonne »)...
Pour celles et ceux dont l’oreille est plus fine et exigeante, l’exercice devient réellement intéressant lorsque l’artiste s’y montre pourfendeur de la noble cause. A l’instar de « Cœur des hommes » qui traite de la xénophobie et du racisme sur les réseaux sociaux ou par ses prises de positions catégoriques, comme sur « Belgique Afrique » qui se penche sur le passé colonial de la Belgique...
Bref, un disque qui constitue un patchwork de ce qu’il y a de mieux et de pire dans le genre…
Avis aux amateurs !