James Yorkston et King Creosote constituent certainement les meilleurs ambassadeurs du folk écossais. Enfin, depuis une quinzaine d’années. Ces songwriters ont l’art de jouer sur l’imaginaire, en brossant, à l’aide de leurs mots et de leur musique, les paysages abrupts et les ports de pêcheurs de la patrie de William Wallace. A près de cinquante balais, James n’a plus rien à prouver. Faut dire qu’il compte une discographie particulièrement abondante… et de qualité… Et il vient de nous livrer son album le plus personnel depuis longtemps. Pour enregistrer “The Route to the Harmonium, il s’est retiré dans un studio de Cellardyke, un petit village de pêcheur et a confié la mise en forme à David Wrench (qui a notamment travaillé avec Caribou, Four Tet, Frank Ocean, FKA Twigs et David Byrne).
Sculpté dans le folk minimaliste, ce neuvième elpee recèle de nombreuses pépites. Des chansons mélancoliques bercées par des rythmes fluctuants. Bien sûr, l’instrumentation est en retrait, mais est bien plus complexe qu’elle n’y paraît. Ainsi, elle est notamment enrichie de cuivres sur les excellents “Shallow” et “Like Bees to Foxglove”, et même de cithare sur ce dernier. D’ailleurs chaque plage est alimentée par une instrumentions spécifique. Ce qui fait leur charme. En outre, les compos révèlent un sens mélodique parfaitement développé chez l’artiste. Et la superbe ballade romantique “Oh Me, Oh My” en est certainement le plus bel exemple…
A écouter, de préférence, au coin du feu, en hiver, en sirotant un verre de whiskey, élevé en fût de chêne, comme en Ecosse…