Des réminiscences de rock gothique viennent à l’esprit quand on écoute le deuxième album de ce trio de joyeux lurons issus de l’Indiana. Atmosphères lourdes à la Cure, arpèges de guitares qui rappellent The Mission, grosses batteries martiales à la Joy Division ; il ne manque plus qu’une reprise des Sisters of Mercy pour que le tableau soit complet. Pas de quoi faire la fête donc ; et les titres le prouvent : « Absent », « At Rest » et autres « Drift ». La voix du chanteur, Oliver Boch, n’est d’ailleurs pas en reste : c’est un curieux mix entre Thom Yorke et Ian Curtis après l’ingestion d’une boîte de Xanax. Bizarrement, et malgré quelques moments carrément grotesques (le batteur jamais en rythme sur « Even the lighthouse burns », les miaulements intempestifs du chanteur) il y des moments épars où on se dit que ces gaillards pourraient produire quelque chose d’intéressant s’ils laissent de côté leurs cavalcades gothiques. Je pense à « At rest » qui démarre bien par une chouette mélodie et des sons de synthés plutôt originaux. Un des trop rares moments classiquement pop de l’album où la formation laisse entrevoir un bon potentiel. Dommage, mais ce n’est peut-être que partie remise. On peut même espérer une métamorphose à la New Order, qui quitta les sombres plages de la new wave pour se plonger vers la dance… En attendant cet hypothétique événement, ceci est réservé à ceux qui mettent du noir pour sortir le soir.